Algérie - A la une


Souk Ahras
La frénésie des achats qui accompagne ce mois sacré ne peut être conçue comme un signe de bonne santé pour l'Algérien. A Souk Ahras et probablement ailleurs, la frugalité n'est pas de rigueur et les comportements des jeuneurs tendent vers un gaspillage pathologique.Les mets les plus coûteux sont préparés quotidiennement pour les retrouver le lendemain dans des sachets noirs. Fruits, viandes, jus et boissons gazeuses, chamia et autres gâteaux traditionnels ornent pompeusement des tables au détriment des bourses déjà fragilisées par la hausse des prix. Abordé à proximité du matché couvert, un père de famille reconnait ceci : «C'est vrai que nous gaspillons beaucoup d'argent ce moi ci cat nous tentons follement de rassasier nos yeux avant nos ventres?et j'en fais partie».De tels comportements ne sont pas pour favoriser la baisse des prix. Les viandes rouges oscillent entre 1000 DA et 1400 DA/ kg, les dattes sont cédées à 400 DA/kg et toutes les légumes ont pris des ailes avec la forte affluence des clients. Depuis quelques jours, c'est la ruée vers les commerces des effets vestimentaires pour enfants en prévision de l'Aïd. Là aussi, les prix sont exorbitants et les clients chicanent mais abdiquent dans leur majorité. «Pour mes quatre enfants j'ai déboursé plus de 20.000 DA sans compter les chaussures que j'achèterai avec le virement de la paye du mois de juillet», nous a fait part un fonctionnaire des collectivités.L'Aïd aussi c'est l'incontournable virée du côté des épiciers pour préparer les gâteaux traditionnels, makroud et baklaoua, entre autres, et Dieu sait à quels prix les ingrédients sont proposés. Un mois de saignée pour les uns et de surprofits pour les autres, si bien que pour répondre à la forte demande, des pratiques douteuses deviennent légion. L'abattage clandestin, la vente de la viande canine et asine, les boissons frelatées, le yaourt périmé, le sel non iodé, le pain cuit en 15 minutes grâce à des améliorants aux origines douteuses, une eau du robinet vendue au prix de celle des sources minérales?complètent le lot des misères où le consommateur est tenu pour responsable avant les instances détentrices des outils régulateurs du commerce dont l'hibernation ne choque plus.


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