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Soudan-Israël : La normalisation entre Khartoum et Tel-Aviv se met en branle



L'armée soudanaise avait apporté, le 5 février dernier, son soutien au général Abdel Fattah Al Burhane, chef de l'instance qui supervise la transition vers un pouvoir civil au Soudan, après sa rencontre surprise avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, en Ouganda.Un avion privé israélien aurait survolé le Soudan pour la première fois cette semaine, confirmant un début de normalisation des relations entre le Soudan et Israël. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a d'ailleurs salué «un exemple du réchauffement des liens avec des Etats qui étaient historiquement hostiles à Israël».
«Le premier avion israélien est passé hier au-dessus du Soudan. C'est tout un changement», a déclaré, dimanche soir, Benjamin Netanyahu lors d'une réunion avec des juifs américains à Jérusalem, sans donner plus de détail sur ce vol.
Lors d'une rencontre non annoncée début février en Ouganda, le Premier ministre israélien a évoqué avec le dirigeant soudanais, Abdel Fattah Al Burhane, une «normalisation» des relations avec le Soudan.
Le quotidien israélien Haaretz, citant un responsable du gouvernement sous le couvert de l'anonymat, a affirmé qu'il s'agissait «d'un jet privé» et non pas d'un vol de la compagnie nationale El Al.
Benjamin Netanyahu a affirmé à ce propos que les signes visibles d'un dégel dans les relations avec le Soudan et d'autres pays musulmans n'étaient que la pointe de l'«iceberg» diplomatique. «Ce que vous voyez est environ 10%.
De grands changements sont à venir», a-t-il assuré. Après la rencontre Netanyahu/Burhane, le gouvernement soudanais a affirmé que le chef du Conseil souverain soudanais n'avait pas promis au Premier ministre israélien de «normaliser les relations» entre leurs pays.
Ce Conseil, au pouvoir au Soudan, est chargé de superviser la transition du pays vers un régime civil.
Il a été mis en place après la destitution du président Omar El Béchir en avril 2019 par l'armée sous la pression d'un mouvement de contestation sans précédent. Mais l'armée soudanaise a indiqué qu'elle soutenait la démarche de Burhane.
«L'armée est favorable à la rencontre (entre MM. Netanyahu et Burhane) dans la mesure où celle-ci est dans l'intérêt de la sécurité nationale», avait indiqué un porte-parole de l'armée, le général Amir Mohamed Al Hassan.
Le Soudan tente depuis plusieurs mois convaincre Washington, grand allié d'Israël, de l'enlever de sa liste des pays soutenant le terrorisme, dans l'espoir de faire revenir les investisseurs et sortir de la grave crise économique dans laquelle il est plongé.
La normalisation avec Israël peut être aussi l'une des conditions préalables posées par Washington à Khartoum pour revenir sur la scène internationale.
Pour montrer sa bonne foi, le Soudan a annoncé, en tout cas jeudi dernier, avoir signé un accord avec les proches des victimes américaines de l'attentat contre le navire de guerre USS Cole au Yémen en 2000, un préalable justement au retrait de Khartoum de la liste américaine des Etats soutenant le terrorisme.
Cette attaque, revendiquée par Al Qaîda et qui avait tué 17 soldats américains, avait été perpétrée par deux kamikazes qui s'étaient entraînés au Soudan, où le fondateur du groupe Oussama Ben Laden avait vécu de 1992 à 1996. Khartoum figure sur la liste depuis 1993, sur des accusations de soutien à des groupes extrémistes islamistes.
Les pays arabes ont historiquement fait du règlement du conflit israélo-palestinien la condition d'une normalisation avec Israël. Parmi les pays arabes, Israël n'entretient de relations diplomatiques qu'avec l'Egypte et la Jordanie avec qui il a conclu des traités de paix.
Mais Netanyahu ne cesse de proclamer que les nouvelles réalités régionales, à commencer, selon lui, par l'expansion de l'influence iranienne, créent une convergence d'intérêts avec les pays arabes, notamment ceux du Golfe.
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