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Soudan du Sud
Les belligérants de la guerre civile qui ravage depuis décembre 2013 le Soudan du Sud ne sont pas parvenus à conclure un accord de paix, lundi à Addis-Abeba, malgré un ultimatum de la communauté internationale, le gouvernement refusant de signer le document négocié, au contraire des rebelles. Pagan Amum, secrétaire général du SPLM, parti au pouvoir au Soudan du Sud, et l'ancien vice-président Riek Machar, chef des rebelles qui affrontent l'armée sud-soudanaise, ont signé lundi soir un document qualifié par la médiation d'«accord de paix», en présence du président Salva Kiir qui, lui, n'a pas apposé sa signature. Plus que cela, il rejette l'accord en question, considéré comme une capitulation.Au départ, faisait-on valoir, les autorités «ont émis certaines réserves et ont décidé de repartir dans leur pays et mener des consultations», assurant même que «le président Kiir reviendra d'ici 15 jours à Addis-Abeba pour parachever l'accord de paix». M. Mesfin, chef de la médiation conduite depuis janvier 2014 par l'organisation sous-régionale IGAD (qui regroupe Djibouti, l'Ethiopie, le Kenya, l'Ouganda, la Somalie, le Soudan et le Soudan du Sud), a cependant salué «un grand jour dans la progression du processus de paix au Soudan du Sud».La communauté internationale avait donné jusqu'au 17 août à MM. Kiir et Machar pour conclure un accord, sous peine de sanctions «ciblées», parmi lesquelles un embargo sur les armes, des interdictions de voyager et des gels d'avoirs à l'étranger. Washington, parrain de l'indépendance du Soudan du Sud en 2011, a menacé, lundi soir, le président Kiir pour ne pas avoir signé l'accord de paix censé mettre fin à la guerre civile qui ravage ce jeune Etat d'Afrique de l'Est. «Nous appelons le gouvernement à signer l'accord sous une période de 15 jours qu'il a réclamée pour consultations. Comme le président Obama l'avait déclaré, s'il n'y avait pas d'accord aujourd'hui, nous envisagerions les moyens d'augmenter le prix à payer pour cette intransigeance», a déclaré le porte-parole du département d'Etat, John Kirby.Le Soudan du Sud, plus jeune Etat du monde, a proclamé son indépendance en juillet 2011 après 30 ans de conflit contre Khartoum. Il a replongé dans la guerre en décembre 2013, quand ont éclaté à Juba, avant de se propager à l'intérieur du pays, des combats au sein de l'armée sud-soudanaise, minée par les dissensions politico-ethniques sur fond de rivalité entre MM. Kiir et Machar, à la tête du SPLM. Selon les observateurs, le conflit a fait des dizaines de milliers de morts, dont de très nombreux civils.Quelque 2,2 millions de Sud-Soudanais ont été chassés de chez eux par les combats accompagnés de massacres ethniques et d'atrocités. Plus de 70% des 12 millions d'habitants ont besoin d'aide pour survivre, selon l'ONU, qui estime que la famine menace.Et le nombre de civils ayant trouvé refuge dans les bases onusiennes au Soudan du Sud approche les 200 000, un nombre jamais atteint en 20 mois de guerre civile, a annoncé l'ONU.


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