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Sonelgaz face au gaspillage


Sonelgaz face au gaspillage
Voeux pieux. Le P-DG de la société de distribution d'électricité et de gaz du Centre, Redouane Yacine Reda, vient d'appeler les Algériens à consommer moins l'électricité et le gaz car leur «production est coûteuse». Il leur rappelle leur «devoir d'en rationaliser l'usage» et compte les y aider en joignant aux factures des guides et brochures contenant «une panoplie d'instructions simples» qu'il leur suffira de suivre. Parmi ces «instructions» figurent l'utilisation recommandée des ampoules économiques, l'extinction de la lumière dans les chambres vides, le report de l'utilisation de la machine à laver, le fer à repasser aux heures de pointe et la réduction du régime des climatiseurs en été. Ce responsable est même certain que sa «démarche» fera de «2017, l'année de l'économie énergétique». Notre P-DG donne de graves signes d'angélisme, sinon de déphasage remarquable sur le comportement de sa clientèle. Il nous rappelle un de nos ministres qui, à une certaine époque, a tenu les mêmes propos au sujet de la consommation de café (qu'il jugeait) excessive par les ménages. Faut-il rappeler à notre responsable que le gaspillage dans notre pays ne concerne pas seulement l'électricité et le gaz. Il y a le pain, l'eau et les carburants. L'Algérien consomme également avec excès certains aliments comme le sucre. Pour dire qu'il y a des facteurs qui le poussent jusqu'à mettre sa propre santé en danger. Ces facteurs ce sont les subventions. L'électricité et le gaz sont, tout aussi, victimes de ces facteurs. On est désolé de dire à ce P-DG qu'il va engager des dépenses supplémentaires et inutiles avec ces «guides et brochures». Avec une telle initiative, on ne réussira qu'à ajouter du gaspillage au gaspillage. Le seul «traitement», et ce quel que soit le produit, réside dans la vente des produits au prix coûtant. C'est valable pour tous les consommateurs de l'humanité. Il est illusoire de croire que ce mal puisse être combattu sans se donner la peine de le traiter à la racine. Il n'y a pas de pommade superficielle à appliquer. Et c'est là où la proposition de Redouane Yacine Reda, surprend par sa déconnexion des choses de la vie. Tout le monde s'accorde aujourd'hui sur la nécessité de cibler les subventions. Même le ministre des Finances qui a annoncé que l'identification des nécessiteux est en cours pour permettre ce ciblage. La toute dernière preuve des dégâts de ces subventions généralisées est donnée par l'agence de l'emploi de la wilaya de Boumerdès. La directrice de cette agence, Nadjia Lounis, nous apprend que «14 600 chômeurs ne veulent pas des 11 400 offres d'emplois qui leur sont proposées». Et savez-vous pourquoi' Par crainte de conditions de travail dures notamment. Qui peut croire un seul instant que de véritables nécessiteux pourraient avancer un tel argument' Personne ne meurt de faim dans notre pays et c'est tant mieux. Il faut juste rester dans les limites du raisonnable. Alors de grâce M.le P-DG, gardez l'argent des brochures. Vous pourrez en faire un meilleur usage!


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