Sonatrach veut réduire les coûts

Pour faire face à la baisse des recettes, suite à l'effondrement des prix du pétrole, une mesure de Sonatrachétonne ses fournisseurs.La baisse de ses recettes, suite à l'effrondrement des prix du pétrole, a ordonné à Sonatrach de demander à ses fournisseurs de services de réduire leur prix de 10 à 15%, selon ce que rapporte l'agence Reuters.L 'agence Reuters cite des sources proches de la compagnie nationale et des groupes internationaux installés en Algérie et fournissant à Sonatrach la majorité des services pétroliers et gaziers nécessaires à son activité.S'exprimant sous couvert de l'anonymat, un diplomate d'un pays dont les sociétés fournissent à Sonatrach différents services a confirmé à l'agence de presse la requête exprimée par les responsables de Sonatrach. Reuters précise en outre que le diplomate interviewé a affirmé que les entreprises en question étaient plutôt «mécontentes» de recevoir une telle demande de la part de Sonatrach.Il est à noter que la démarche du groupe pétrolier national s'inscrit en droite ligne de la stratégie déployée par le ministre de l'Energie qui a déclaré vouloir mettre en place une nouvelle politique de réduction des coûts, conformément aux recommandations du gouvernement dans le cadre de son plan d'austérité décidé suite à la chute des prix du pétrole. Lors d'une rencontre organisée il y a quelques semaines avec les organisations patronales et les chefs d'entreprises nationales publiques et privées, Youcef Yousfi avait d'ailleurs lancé un appel à la contribution des entreprises ayant les capacités nécessaires en vue de postuler aux marchés de fourniture d'équipements et de services à Sonatrach.M. Yousfi a cependant exigé que les entreprises concernées soient au top niveau en matière de «qualité». Invité de la rédaction de la Chaîne III de la Radio nationale, Abderahmane Belkacem, directeur de la division engineering et construction à Sonatrach, a estimé, pour sa part, il y a quelques jours que les opportunités de sous-traitance offertes par la compagnie sont à la hausse : «De 5 milliards de dollars par le passé, elles se situent, à présent, entre 15 et 23 milliards de dollars par an.»Le responsable a invité les entreprises nationales à s'impliquer pour éviter à Sonatrach de recourir aux importations. «Tous les domaines sont ouverts», a-t-il souligné. «Dans le domaine de la sismique, par exemple, nous n'arrivons pas à faire face à l'effort requis pour la réalisation du plan, alors que des possibilités de création d'équipes publiques et privées existent réellement», a expliqué M. Belkacem, indiquant que des possibilités sont ouvertes dans d'autres volets, à l'instar de celui de la fourniture de biens et de matériel.Il a expliqué que Sonatrach a mis en place un dispositif de communication avec les entreprises nationales pour formuler ses besoins dans les différents domaines. «Des réunions par filière auront lieu incessamment pour mieux expliquer et identifier les besoins», a précisé le responsable, qui estime que le taux d'intégration des entreprises locales est trop faible dans le volet fourniture de bien et matériel. «Hormis les tubes, les câbles, la vannerie, pour le reste tout est importé», a regretté M. Belkacem qui récuse, par la même occasion, les reproches sur «l'exclusion de l'entreprise nationale». «Sonatrach a toujours été ouverte aux opérateurs publics et privés nationaux, cependant la réponse du marché n'a toujours pas été à la hauteur de la demande», a-t-il déclaré.