Son discours de fin d’année est très attendu

Quel cadeau Bouteflika compte-t-il offrir au peuple ? Le président Bouteflika, qui s’adressera aujourd’hui aux cadres de la Nation dans l’enceinte du Palais des Nations, devra user de beaucoup de tact et de talent pour amener cette frange de la société à suivre le rythme impressionnant qu’il veut imprimer à sa deuxième législature. Après les walis, réunis en conclave, ce sera au tour de tous les cadres que compte l’Etat de s’y mettre à leur tour pour écouter religieusement le chef de l’Etat. Lors de son discours qui sera également adressé à la Nation, le troisième du genre depuis un mois, le président Bouteflika donnera selon des sources autorisées un premier bilan de la charte pour la paix et la réconciliation nationale dont la divulgation a été maintes fois reportée. Le président Bouteflika a, en effet, longtemps hésité à vouloir rendre public le bilan de la charte pour la paix et la réconciliation. Ainsi, la classe politique -toutes tendances confondues- reste suspendue aux déclarations du Premier responsable du pays qui a renoncé, à la dernière minute, à amender la constitution qui paraît pourtant inéluctable eu égard aux avancées politiques, économiques et sociales enregistrées depuis une décennie. Cette fois-ci, certaines fuites laissent entendre qu’il saisira cette occasion pour annoncer officiellement la date du prochain référendum sur la constitution. Des trois moutures qui lui ont été soumises, le président Bouteflika aurait pris le temps de décortiquer un par un ces projets de révision de la constitution. Pour l’instant, il n’aurait pas fait son choix. Sur un plan strictement économique, le léger frémissement économique constaté ces deux dernières années a laissé place à une certaine fatalité qui pousse nos dirigeants à faire du surplace au lieu d’initier des réformes courageuses. Tous les rapports d’ONG ou d’institutions internationales, publiés cette année, donnent une mauvaise image de l’Algérie. Les rapports concernant l’indice de développement humain, l’indice de perception de la corruption, le classement sur la compétitivité économique ou, encore, sur la liberté de la presse, sans oublier le rapport relatif à l’accès à l’enseignement et celui concernant la malnutrition, pour ne citer que les plus récents, accablent l’Algérie. L’Algérie occupe une place peu enviable dans le classement mondial 2006, relatif à la compétitivité. L’étude qui prend en considération les infrastructures de recherche scientifique, le cadre institutionnel, le respect de l’Etat de droit, le système judiciaire, la transparence et la fiabilité des institutions publiques, les déficits et l’endettement, l’environnement macroéconomique, la qualité des institutions publiques, le droit du travail et l’environnement des entreprises, le marché de l’emploi et les marchés financiers, classe l’Algérie à la 76e place parmi 125 pays. Récemment encore, le rapport annuel de Transparency international, relatif à l’indice de perception de la corruption, classait l’Algérie à la 80ème position. Les multiples scandales bancaires et les récentes révélations faites par la presse nationale au sujet de l’implication de certains hauts dirigeants algériens dans le trafic de la drogue en est la preuve que la situation générale est aujourd’hui au bord de l’asphyxie. Ainsi, le volet économique tiendra une place de choix durant ces trois années à venir. Le président Bouteflika aura du pain sur la planche au cours des trois années à venir de son mandat qui se termine en 2009. S’il s’est chargé personnellement du dossier économique -son dernier combat majeur-, il sera amené exclusivement à hâter le développement économique du pays qui enregistre un énorme retard par rapport à ses voisins du Maghreb. A la fin de ses deux investitures, le président Bouteflika aura ainsi rempli sa mission de ramener la paix et de placer l’Algérie sur les rails de la modernité et du développement. A la fin de cette rencontre avec les cadres de la Nation, le président Bouteflika signera la loi de Finances 2007. Il s’envolera ensuite à destination des Lieux Saints de l’Islam.