Un ordre du jour chargé
Raison d?être de l?OCI, la question palestinienne semble encore une fois condamnée à ne pas dépasser le cadre des indignations formelles. Trois priorités seront à l?ordre du jour du Sommet de l?Organisation de la conférence islamique (OCI) qui s?est officiellement ouvert hier dans la capitale sénégalaise, Dakar. Il s?agit de la révision de la charte de l?organisation, de la solidarité entre pays musulmans et la Palestine. Les ministres des Affaires étrangères des pays de l?OCI avaient réussi, mardi dernier, à s?accorder sur la définition de la nouvelle charte de l?OCI qui doit être adoptée par les chefs d?Etat demain vendredi. Le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Cheikh Tidiane Gadio, a alors déclaré qu?au cours des discussions ? visant, selon lui, à « dépoussiérer l?organisation » ? « la définition des critères pour adhérer à l?OCI », « la modernisation des institutions » et « la déclaration commune sur le droit des pays à l?autodétermination » qui figurent dans le texte d?origine avaient notamment fait l?objet d?intenses tractations. De son côté, le secrétaire général de l?OCI, le Turc Ekmeleddin Ihsanoglu a estimé que l?organisation se trouvait désormais « à un tournant (...) car nous avons réussi à changer la charte aujourd?hui », presque 30 ans après la création de l?organisation en 1969. « L?ordre mondial et les circonstances sont différentes aujourd?hui (...) avec 57 pays membres et 5 pays observateurs, et le monde dans lequel nous vivons n?est plus le monde bipolaire de la guerre froide », a-t-il expliqué en référence aux réserves exprimées par plusieurs Etats sur la première charte adoptée en 1972. Concernant le principe de solidarité, le constat est moins optimiste. « C?est dans l?OCI que l?on trouve le plus de disparités entre pays très riches et pays très pauvres », a expliqué à l?AFP Ali Sow, premier vice-président de l?ONG Action de solidarité islamique (ASI). Disparités qui avaient notamment conduit le président sénégalais, Abdoulaye Wade, à envisager, en 2006, la création d?une Association des pays africains non producteurs de pétrole (PANPP) qui bénéficierait de prélèvements sur la rente des pays africains producteurs de pétrole. Mais l?OCI a préféré comme outil le Fonds de solidarité islamique pour le développement (FSID), imaginé lors d?un sommet extraordinaire à La Mecque, en 2005, par le roi Abdallah d?Arabie Saoudite. Lancé en mai 2007 à Dakar, lors d?une réunion annuelle des gouverneurs de la Banque islamique de développement (BID, qui dépend de l?OCI et qui compte parmi ses membres 11 des 15 pays les plus pauvres du monde), ce Fonds doit, à terme, être doté de 10 milliards de dollars, avec comme principaux donateurs l?Arabie Saoudite et le Koweït. A ce jour, seulement quelque 3 milliards de dollars ont été mobilisés dans l?attente de la mise en ?uvre du Fonds. Aujourd?hui, selon le président du Sénégal, le sommet devra « permettre de redéfinir les contours d?une nouvelle solidarité islamique à travers une nouvelle coopération économique entre pays membres ». Quant à la situation palestinienne, question fondatrice de l?OCI, l?on ne se fait plus d?illusions. A part les condamnations et les indignations d?usage, il semble que le Sommet ne brillera pas par autre chose. « Si on ajoute à cela les querelles de leardeship qui minent le monde islamique avec en toile de fond la rivalité ancestrale entre sunnites et chiites, Ehoud Olmert et sa soldatesque peuvent dormir tranquilles ! », s?emportait hier l?éditorialiste de l?hebdomadaire sénégalais La Sentinelle.
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Posté Le : 13/03/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Adlène Meddi
Source : www.elwatan.com