Algérie

Sommes-nous en phase de transition '



Sommes-nous en phase de transition '
Peut-on dire que la révision de la constitution ouvre une nouvelle phase de transition ' On dit que la transition est clôturée par la tenue des élections. C'est ce qui a amené Ouyahia à dire que la transition a été clôturée par le retour au processus électoral dès 1995. Il fallait dire dès l'élection de Zeroual. C'était plus compréhensible de citer un nom plutôt que des dates.C'est vrai que le choix de Zeroual par défaut a d'abord été fait pour qu'il conduise un (ou le) processus de transition. C'était le 31 janvier 1994, un mois après l'expiration du mandat de Chadli c'est-à-dire du HCE. Pourquoi par défaut ' Parce que Bouteflika avait refusé le poste car à ce moment, il pensait ne pas pouvoir être un trois-quart de président.II pensait très probablement que ce serait l'élection qui lui permettrait de récupérer le quart manquant.Ouyahia utilise même le retour des élections pour soutenir qu'il n'y a pas de crise politique. Il présente ainsi deux arguments à opposer à l'opposition, à savoir que premièrement la phase de transition est achevée il y a vingt ans de cela et deuxièmement il n'y a pas de crise politique puisque l'édifice constitutionnel est en place et que les partis politiques participent aux élections.Une question se pose. Quelle devrait être la durée de la transition pour que celle-ci soit validée ' Il n'y a aucune norme en la matière. La durée de la phase de transition devait être de trois années. Elle était évoquée ce 31 janvier au sein du Haut Conseil de Sécurité mais n'avait pas été officialisée par le communiqué. Il était même prévu mais pas ordonné que Zeroual se dote de deux vice-présidents. Il était donc libre de fixer lui-même la durée de la transition, de commencer par une élection présidentielle ou celle d'une constituante.Ne sommes-nous pas toujours dans une phase de transition car nous ne savons pas encore entrer correctement dans le libéralisme économique, dans le pluralisme politique, dans le processus d'industrialisation, dans la diversification de l'économie.Il s'agit bien d'un processus de transition car l'Algérie n'est pour le moment ni une démocratie, ni une théocratie, ni une franche dictature. Que veut-elle devenir alors ' Que peut-elle devenir ' Entre le vouloir, le pouvoir et l'avoir, il y a plusieurs courants qui peuvent se neutraliser. Démocratie impossible (démocratie résonne " laïcité ") , car les islamistes sont disposés à en contrarier le cours . Théocratie impossible car les démocrates sont là pour la rejeter. Mathématiquement, on voit qu'il y a plusieurs destinations, plusieurs " possibles ", mais également plusieurs incertitudes. L'islamisme est enraciné, la démocratie l'est également. Où voulons-nous aller, où ne devons-nous par aller ' ,C'est une responsabilité très lourde, trop lourde même, de conduire un processus de transition dans le contexte national actuel ' Dans le contexte international également.





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