Algérie

Sombres horizons



Les marchés financiers sont en émoi: la confiance s'érodedangereusement et l'inquiétude règne. Quand la banque centrale américaine, la FED, dérogeant au sacro-saintprincipe de régulation par le marché, décide de baisser son taux d'escompte etmet la main à la poche pour sauver une banque d'investissement, cela n'est pasde nature à inspirer confiance. Quand la FED s'écarte aussi résolument de l'orthodoxie du marché, lesinvestisseurs ont de bonnes raisons de s'alarmer.En effet, la rationalité du marché aurait voulu que Bear Stearns fasse faillite. Labanque centrale américaine a choisi d'aller contre la logique capitaliste enavançant les capitaux à JP Morgan pour l'achat-sauvetagede Bear Stearns. Pour unepoignée de dollars ! Si une banque d'investissement comme BearStearns, la 5ème aux Etats-Unis, ne vaut plus que 238millions de dollars alors que son siège social est estimé à plus d'un milliard,c'est que la situation est encore plus critique qu'on ne l'imagine.Ainsi, les pertes dues à la crise des subprimesparaissent sous-évaluées et pourraient être d'une ampleur cataclysmique. Personnene comprendrait autrement que les responsables de BearStearns considèrent tranquillement la transactioncomme tout à fait correcte. Du coup, les interrogations s'étendent à l'ensembledes banques et les bilans affichés ne peuvent qu'être appréhendés avecsuspicion.La crise est d'abord une crise de confiance: chaqueinitiative des banques centrales a tendance à aggraver le déficit de confiance.De surcroît, les investisseurs savent que si les banques centrales peuventefficacement intervenir lors d'une crise locale, elles sont démunies quandcelle-ci est d'ampleur mondiale. Pour y parvenir, il faudrait un niveau de coordinationextraordinaire entre ces prêteurs de dernier ressort. Du coup, l'incertitudeest totale. Il n'y a pas de projections optimistes, hormis celles de la Maison-Blanche, iln'y a que des perspectives plus ou moins pessimistes: récession, krach...Même le directeur général du FMI en a rajouté une louche enavertissant les pays émergents que la crise va les atteindre, car ils ne sontpas « déconnectés » des économies développées, mais qu'ils sont juste en«décalage».Dans un tel contexte, il est normal que les investisseursse réfugient vers les valeurs sûres: l'or, les matières premières... Conséquenceprévisible: les prix des produits alimentaires qui flambent déjà, flamberontdavantage. Le fait que la FEDdéroge à des règles sacro-saintes est significatif de la difficulté à imaginerdes solutions dans le cadre d'un marché mondialisé où les transactions sontinstantanées et la circulation de l'information - et des rumeurs - quasiimmédiate.Par un curieux effet de balancier, les marchés, euphoriqueshier grâce à l'ampleur des marges, sont aujourd'hui au bord de la dépressionnerveuse. L'économie américaine étant le pivot de l'économie mondiale, sa crisea des répercussions planétaires. La dernière décennie nous ayant montré que leschoses les plus impensables peuvent arriver, faut-il craindre que l'on cherchela solution à la démence des marchés par la guerre ?


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