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Sombre tableau des erreurs médicales




Sombre tableau des erreurs médicales
Clair-obscur. L'erreur médicale existe. En Algérie comme ailleurs. Même dans les pays les plus avancés. Aux Etats-Unis et en Europe. Avec cependant, cette différence entre la réelle volonté de placer ou non des digues. Selon les voies et moyens que les Etats mettent en oeuvre pour prévenir et réduire les cas. Ce sujet a été débattu lors du colloque national qui s'est clôturé jeudi dernier à Blida et qui a eu pour thème «L'humanisation des hôpitaux en Algérie: contraintes et solutions.» Des médecins, des avocats et des législateurs y ont participé. Ce n'est pas la première fois qu'une telle rencontre autour de ce sujet est organisée dans notre pays. Pourtant, aucune avancée n'est enregistrée dans les faits. L'erreur médicale n'a toujours pas d'existence légale dans notre pays. «Nous sommes face à un vide juridique flagrant, pour pouvoir protéger les victimes d'erreurs médicales en Algérie, car il n'existe aucune mention d'erreur médicale, ni dans le Code de procédures pénales ni dans celui des procédures civiles», a confirmé, dans son intervention, l'avocat Me Abdelkader Amimer. Il est question, dans notre législation, de cas «d'homicide par négligence médicale». Les mots ont un sens et un contenu. «Négligence», «faute» et «erreur» désignent des situations différentes. Certains parlent d'«évènements indésirables liés aux soins». Hadj Moussa, Moussa Hadj. Cette multiplication de définitions sert à évacuer l'essentiel. C'est-à-dire comment déterminer, de manière irréfutable, les cas d'erreurs médicales' Il n'y a que l'expertise...médicale comme moyen de preuve. Un passage obligé même pour le juge. On devine aisément l'écueil. Dans le langage populaire on dit «Laâb Hmida oua Racham Hmida». Ce qui explique que «depuis des années, il y a près de 20.000 plaintes dont le jugement n'a pas encore été prononcé à ce jour» comme l'a affirmé le SG de l'Organisation algérienne des victimes d'erreurs médicales, Aboubakr Seddik Mohieddine. Un chiffre bien en deçà de la réalité car «un bon nombre de victimes ne recourent pas à la justice» ajoute le SG. Même le président du Conseil national de l'ordre des médecins, Réda Bekkat, a reconnu en avril 2013 que le nombre des victimes est «beaucoup plus élevé que les statistiques officielles». Encore plus lorsque, selon Bekkat, ces erreurs ont lieu «dans un pays musulman comme le nôtre où le patient est généralement fataliste». Le seul espoir repose sur le législateur algérien, sur la possibilité d'une expertise mixte et sur des associations civiles plus combatives. Sinon, les colloques et autres séminaires ne servent strictement à rien!




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