Algérie

SOMALIE Un rapport de l'ONU préconise des sanctions de dirigeants corrompus



Un rapport de l'ONU préconise des sanctions contre les dirigeants somaliens corrompus, estimant que jusqu'à 70% des revenus de l'Etat s'envolent dans la nature et que la situation favorise les islamistes shebab.
Le rapport, qui a fuité sur internet, affirme que de hauts responsables gouvernementaux sont impliqués dans des scandales et appelle le Conseil de sécurité à imposer des sanctions «dans le délai le plus court possible». Le gouvernement de transition somalien (TFG), soutenu à bout de bras par la communauté internationale, arrive en fin de mandat en août. Mais plusieurs de ses membres espèrent rester au pouvoir. Dans le rapport du groupe de contrôle de l'ONU sur la Somalie et l'Erythrée, le président, Sharif Cheikh Ahmed, et le président du Parlement, Sharif Hassan, ne sont pas directement accusés de corruption, mais leurs noms sont cités dans des scandales. «Sur 10 dollars reçus par le TFG en 2009-2010, 7 ne finissent jamais dans les caisses de l'Etat», pointe le texte. En 2011, plus de 12 millions de dollars ont été «absorbés » par les bureaux du président, du Premier ministre et du président du Parlement. En mai 2012, un rapport de la Banque mondiale signalait un trou de 131 millions de dollars dans les revenus du TFG sur 2009-2010. «Beaucoup de responsables du TFG ne font aucune distinction entre finances publiques et privées, et abordent les règles et institutions financières comme des obstacles à contourner ou ignorer», poursuit le rapport, dénonçant aussi le détournement de l'aide aux victimes de la famine l'an dernier. Et même si les islamistes shebab, un mouvement récemment intégré à Al-Qaïda que la communauté internationale combat aux côtés des fragiles autorités somaliennes, ont subi une série de défaites militaires ces derniers mois, la corruption rampante est telle qu'elle peut inverser le cours des choses. «Le mauvais usage, le détournement et le vol ouvert de ressources publiques sont devenus une façon de gouverner», dit encore le document. Ne pas s'attaquer à ces problèmes «entretiendrait une instabilité continue et le conflit, et risquerait de raviver les chances de shebab en difficulté». D'une façon plus générale, le rapport estime que les shebab restent «une sérieuse menace pour la paix, la sécurité et la stabilité, en Somalie et plus largement sur la scène internationale». Les shebab «renforcent activement leurs liens avec d'autres groupes extrémistes étrangers», notamment au Kenya et en Tanzanie. Le Muslim Youth Center (MYC) kényan utilise des repaires en Somalie comme «tremplin pour des actes terroristes au Kenya, déployant à cet effet plusieurs cellules opérationnelles au Kenya». Le Kenya a été frappé ces derniers mois par une série d'attaques, essentiellement à la grenade, mais les observateurs craignent un attentat de plus grande ampleur. L'intégration des shebab dans Al-Qaïda pourrait aussi permettre de tisser des liens plus forts avec des groupes comme Boko Haram au Nigeria ou Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA), implanté au Yémen. Le document assure que les deux groupes ont eu «des rapports avec les shebab dans un passé récent». Au menu des scandales de corruptions cités dans le rapport, l'un concerne la délivrance de passeports — l'un, au moins, à un haut responsable shebab. «Les pirates les plus connus» de Somalie ont eux reçu des passeports diplomatiques, affirme-t-il encore.
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