Algérie

Soltani seul maître à bord du MSP




Bouguerra Soltani s'est battubec et ongles avec le succès que l'on sait pour empêcher l'adoption, par lecongrès du MSP, de la résolution soutenue par ses adversaires préconisant quele président du Mouvement doit être élu par le «MajlisChouri» et renonce à occuper un poste gouvernemental. Aussitôt plébiscité et désormais patron absoludu Mouvement, il annonce pourtant qu'il a l'intention de se consacreruniquement aux affaires du parti. Ce qui, en toute logique, laisse à supposerqu'il va démissionner de l'exécutif gouvernemental. Le futé président du MSP aanticipé cette interprétation en la prêtant à l'imagination spéculative de lapresse.Ilest désormais certain que Bouguerra Soltani, investi des pleins pouvoirs par le plébiscite ducongrès et débarrassé de la tutelle restrictive du «MajlisChouri» et des autres instances dirigeantes duMouvement, devra consacrer plus de temps aux affaires du parti dont il sera leseul à décider et à trancher en dernier ressort. Il ne quittera pas, pourautant, dans l'immédiat au moins, l'exécutif gouvernemental. Il le fera, à notreavis, uniquement s'il acquiert la certitude que le président Bouteflika renoncera à briguer un troisième mandat, et doncla possibilité pour lui de postuler à la candidature à l'électionprésidentielle. En attendant, il continuera à endosser le costume de «présidentministre» qu'ont voulu lui arracher ses ennemis et qu'il a su magistralementfaire préserver par le congrès. Dans l'immédiat, le patron du MSP va surtoutêtre occupé à mettre au pas l'appareil du parti dont toutes les instances ontété dissoutes. Il a promis «qu'il n'y aura pas de règlements de comptes».Etc'est pourtant à une opération de ce genre qu'il s'est adonné contre ses rivauxvaincus dans sa première conférence de presse après le congrès. Sous prétextede mettre «les points sur les «i» et les barres sur les T «, il a faitcomprendre, avec une cinglante ironie, à tous ceux qui ont voulu empêcher saréélection, qu'ils n'ont désormais plus d'autorité dans le parti et leur a«charitablement» conseillé «qu'il est temps que chacun apprenne à connaître laplace qui lui est due». C'est-à-dire, en ce qui les concerne, celle du placard.Bouguerra Soltani n'a pasla victoire modeste et surtout sans rancune. Pourcause, elle lui confère un pouvoir sur le mouvement dont même feu Mahfoud Nahnah n'a pas eu aussiexpressément le mandat. Et parce qu'il a été contraint à une féroce bataillepour l'obtenir, Soltani n'aura pas «la faiblesse» depardonner à ceux qui ont failli le déboulonner n'eut été sa maestriamanoeuvrière.C'estenfin paradoxalement l'homme qui a été plébiscité par le congrès. Celui qui aopposé une démarche respectueuse des principes démocratiques, au tutoratélitiste du «Majlis Chouri»,qui sera peut-être le fossoyeur de la gestion démocratique du fonctionnement duMSP, s'il se laisse enivrer par les fragrances des pleins pouvoirs qu'il s'estfait octroyer par le congrès.
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