SOIT DIT EN PASSANT

Par Malika Boussouf
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A chaque fois qu'en haut lieu on a envie de faire passer une mesure, surtout lorsque cette dernière a toutes les chances d'être impopulaire, on commence par affirmer qu'elle émane du président de la République avant d'appeler juste après Ouyahia à la rescousse. Ce n'est pas que ses prédécesseurs se soient montrés moins courageux que lui. Non, mais ce qu'il faut reconnaître à l'actuel Premier ministre, c'est qu'il n'a peur de rien. Il a tout eu. Les adversaires politiques, il connaît ; les insultes, les accusations, les défaites et les mises à l'écart, il en est tellement familier qu'il est l'un des rares à avoir expérimenté autant de fois les sautes d'humeur au plus haut niveau et à s'en être très vite remis. Le contraire eut été impensable. Il y a quelques mois encore, on se demandait si l'actuel chef de l'Exécutif, qui n'était pas le seul dont quelques journaux rendaient publiques certaines affaires, n'aurait pas du souci à se faire. On ignorait si les choses n'allaient pas se corser pour lui maintenant que le linge sale ne se lavait plus en famille ! Le voilà qui, aujourd'hui, nous dit comment contourner les gros bouleversements quand la situation économique, en chute libre, menace de mettre le pays à genoux. Le manque d'imagination, l'absence d'esprit d'entreprise, la frilosité ou l'incapacité à aller de l'avant sont telles qu'ils sont quelques-uns à n'avoir aucun besoin de remettre leur titre en jeu. Pourquoi s'attendre, alors, à un quelconque bouleversement dans le bon sens du terme '
Quelques semaines à peine après le limogeage de Tebboune et son remplacement au pied levé par Ouyahia, plus personne ne se demande si cela faisait bien sérieux de limoger un Premier ministre moins de trois mois après l'avoir nommé. Mais, en Algérie, se soucie-t-on, seulement, de l'effet que ces comportements ont sur les autres ' Qu'importe, du moment que les choses sont conduites au profit de ceux dont on dit qu'ils ont pris le pouvoir en Algérie. Ceux dont, en réalité, on ne sait pas grand-chose mais dont on ne doute pas qu'ils sont terrifiés à l'idée qu'une explosion populaire vienne contrarier leurs projets.