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Sofiane Dey expose à Alger


Sofiane Dey expose à Alger
Une exposition intitulée H'kaya (petite histoire) du jeune plasticien Dey Sofiane, a fait découvrir, lundi, lors de son vernissage à la galerie Aïcha-Haddad d'Alger, une quarantaine de toiles de facture encore scolaire mais où souvent frémit une touche personnelle qui ne demande qu'à s'affirmer.«Aoudatou el djedda lil beït» (La grand-mère rentre à la maison), une ?uvre que le diplômé de l'école des Beaux-Arts de Batna dit avoir peinte après une rencontre dans les rues hivernales de cette ville, est révélatrice d'un regard empli d'amour pour les petites gens en proie à l'adversité. Une vieille femme au dos, enveloppé d'un châle traditionnel et d'une fouta, avance en claudiquant sous une pluie torrentielle. Devant elle, s'étend un paysage urbain liquide, les voitures la dépassent comme ce monde qui la fuit et qu'elle ne peut plus rattraper. «J'ai rencontré cette femme une matinée d'hiver à Batna. Elle était complètement trempée», se désole encore le peintre de 25 ans qui avoue sa grande admiration pour les peintres orientalistes, en particulier Etienne Dinet. Une admiration flagrante à travers l'ensemble de l'exposition où les venelles de la Casbah d'Alger, les femmes en haïk et celles du sud algérien se taillent la plus grande part. «Le public est très demandeur des peintures qui représentent les vieilles villes traditionnelles. Chacun veut préserver chez lui, un petit morceau de ce patrimoine qui disparaît. C'est pourquoi j'ai axé mon travail sur cet aspect de la mémoire», explique le jeune artiste qui ne cache pas qu'il cherche encore son identité picturale. Une recherche visible à travers quelques toiles, directement reprises de scènes de cinéma ou de photographies telles que «El Djazaïri» (L'Algérien), portrait tourmenté, huile sur toile, d'un homme mûr à qui l'armée coloniale vient d'arracher son fils. Le Village rouge d'El-Kantara (Biskra), restituant les tons doux et lumineux de la région, et certaines ruelles de la Casbah travaillées au couteau avec le fini brumeux d'un regard endeuillé, ont retenu le regard des visiteurs, notamment des plasticiens d'Alger venus féliciter leur confrère de l'école batnéenne. Dey Sofiane, surnommé «Chanfara» en raison de son admiration pour le héros déjanté d'une série égyptienne, a obtenu son diplôme national des Beaux-Arts en 2013. Il a participé depuis 2010, à de nombreuses expositions collectives, obtenant en 2013, le 1er Prix de la rencontre des écoles d'art à Sidi Bel-Abbès suivi en 2014, du 1er Prix du concours du Salon d'El-Bayadh.




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