Algérie

Remous autour du congrès Le 1er congrès du Syndicat national des travailleurs de l?éducation, qui s?est déroulé hier au siège du SNTE, sous le patronage de M. Selouani, a tenu toutes ses promesses : des blessés dont le président Boudjenah, des barres de fer et, pour les agents de la vigilance, une bagarre généralisée. Quant à la police, elle est arrivée vers 11 h pour assurer, apparemment, le déroulement des travaux. Qualifié de congrès d?entente et de réconciliation, des militants, venus de Annaba, de M?sila et même du sud du pays sont jugés persona non grata par le chef. Outré, M. Athamnia, de Annaba, membre du secrétariat national et responsable de l?organisation, lance en deux mots : « Il vaut mieux geler les activités du SNTE que d?assister à cette mascarade », en proposant un congrès national pour réconcilier MM. Benoui et Boudjenah. Car même dans le cas où l?on dénierait la légitimité de Boudjenah, il est difficile de l?écarter en tant que partie du conflit. Question : Selouani veut réconcilier qui avec qui ? Quant aux revendications des professeurs et qui ne demandent qu?une paie à temps, ils peuvent choisir entre la FNTE, le CNAPEST, le CLA ou n?importe quelle autre organisation syndicale pour préserver, au moins, leur dignité. En attendant, trois cachets humides portant la griffe du SNTE circulent librement avec trois signatures différentes de président que sont Boudjenah, Dridi et Selouani, ce dernier étant président de la commission préparatoire dudit congrès. Et ce n?est pas tout, chacun des belligérants possède son congrès extraordinaire où il puise sa légitimité en qualité de président du SNTE, avec des documents à l?appui avalisés par un huissier de justice et approuvés par la tutelle. Même pour condamner l?accès vers la salle des travaux d?hier, chacune des deux parties avait son propre cadenas. Le hic dans tout ça, c?est qu?il n?y a qu?un seul ministre du Travail et un autre de l?Education. Selon quelques témoignages, même le procureur de Sidi M?hamed a eu du mal à trouver qui est à la tête de ce syndicat, après quatre ans de guéguerre jalonnée d?une série de retraits de confiance et de congrès extraordinaires, avec comme arrière-plan la présidentielle de 2004 et le duel Bouteflika-Benflis. Mais cette lecture ne peut, à elle seule, se suffire puisque l?ensemble des organisations syndicales ont subi les mêmes convulsions, mais activent aujourd?hui en toute sérénité. De Dridi à Benoui, en passant par Boudjenah, la procédure est simplifiée pour changer la direction : réunir les membres de sa famille et quelques adeptes à travers certaines wilayas, de préférence sur le littoral, et convoquer un congrès extraordinaire. De 2000, l?année de son agrément, à 2004, le bilan du SNTE est le suivant : Dridi est premier président. Benoui lui succède après un retrait de confiance en organisant un congrès extraordinaire en 2001 et dépose plainte contre son prédécesseur. Deux ans plus tard, Benoui se fait sauter par Boudjenah après un retrait de confiance en recourant, également, à un congrès extraordinaire. La décision de justice délibérée récemment a jugé la plainte de Benoui irrecevable et a rétabli la légitimité de Dridi. Sans oublier les révélations accablantes de chacun d?eux contre l?autre. Hier, Dridi, qui se targuait du verdict du tribunal de Sidi M?hamed, a brillé par son absence, alors que Benoui déclare illégitime le congrès extraordinaire de Boudjenah qui, document du ministère du Travail à l?appui, défend sa légitimité. Dridi, encore, a avoué que le problème sera réglé entre lui et Boudjenah. Durant le congrès de l?entente, Boudjenah était à l?hôpital et Dridi quelque part à Alger. Et les prises de bec sont interminables dans ce syndicat, dont le souci majeur de ses initiateurs est de prendre ses rênes pour faire profiter sa famille et ses amis. Devant cet imbroglio, dont seuls certains responsables aux ministères du Travail et de l?Education détiennent le secret, des indiscrétions émanant du groupe de Boudjenah indiquent que Benoui et ses acolytes bénéficient du statut de détachés, même après le congrès de Boudjenah, avec la complicité d?un directeur au ministère de l?Education dont on cite même le nom. Benoui, pour sa part, révèle que les résolutions du 2e congrès extraordinaire ont été approuvées par le département de Louh pour s?assurer du soutien du SNTE au candidat Bouteflika.


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