Algérie - Revue de Presse


Médecins dites-vous ?! Elles sont une quarantaine de femmes médecins à chômer. Des fois contraintes par l?inactivité, elles acceptent des contrats dans le cadre du préemploi et certaines se contentent même des 2700 DA de l?emploi de jeunes. Elles attendent depuis des années que la chance qui a souri à tant d?autres, soit de leur côté. « Pourquoi pas d?ailleurs ?, rétorque l?une d?elles. Ne sommes-nous pas médecins ? Nous demandons juste que les choses se fassent dans la transparence et dans la légalité ». Certaines chôment depuis plus de cinq ans alors que d?autres n?en sont encore qu?à leur deuxième ou troisième années. Médusée, l?une d?elle en témoigne : « Est-ce que l?Etat qui a dépensé des sommes colossales pour nous former avait réellement pour but de nous injecter dans le cadre de l?emploi de jeunes ? Moi, il m?arrive aujourd?hui d?avoir des remords. J?aurais dû faire un autre cursus. » Elle raconte qu?elle vit comme une « honte » ce chômage qui n?en finit plus : « Je vous le jure que j?ai fini par me convaincre que je représente le plus mauvais exemple vivant pour les générations futures. Les enfants de mes proches me citent souvent comme exemple, quand on leur demande de suivre des cours de médecine. Ils répondent presque instantanément : pourquoi faire ? Pour chômer comme... ? » Autres temps, autres valeurs ? Ces jeunes filles, plus d?une dizaine, qui ont rendu visite, voulaient juste évoquer leur drame et crever un abcès qui ne fait que bouffir. Car elles savent, comme elles le disent d?ailleurs, que dans notre pays, un bras long vaut beaucoup plus que les CV les plus étoffés. Sans moyens, elles ne font que regarder passer leur chance. Chaque année, elles se voient « recaler » dans tous les concours de recrutement qu?elles passent. L?une d?elle témoigne : « J?ai passé à plusieurs reprises le concours de recrutement au centre hospitalier de Skikda, et je n?ai pas réussi à me faire recruter. Je ne juge pas ceux et celles qui ont été admis, je respecte trop mes collègues et je ne voudrais pas porter un jugement de valeur, mais franchement je ne comprends pas un truc : si à l?hôpital et à travers un test qu?on m?a fait passé on me juge incapable d?exercer, pourquoi alors me laisse-t-on travailler dans le cadre du préemploi ? Pourquoi me permettre dans ce cas de faire des gardes, de travailler dans les urgences médicochirurgicales ou de m?appeler en pleine nuit pour remplacer un autre médecin ? Moi, j?ai essayé de comprendre, mais je n?y arrive pas ! » Il y a comme un hic en fait, car ces médecins disposent au moins de deux années d?expérience de gardes effectuées avant l?avènement de la note ministérielle interdisant le conventionnement. Elles ont répondu présentes à chaque fois que les services hospitaliers avaient fait appel à elles. De nuit comme de jour, il leur arrivait même de travailler bénévolement. Une à une, elles énumèrent leurs années de service effectués dans les hôpitaux de Skikda, de Collo ou de Azzaba tout en mettant en cause le test psychotechnique qu?on leur fait passer. Elles parlent : « Durant les années précédentes, on a vu des personnes qui n?habitaient même pas dans la wilaya bénéficier d?un poste à Skikda pour se faire par la suite muter à leur wilaya d?origine. Les grands perdants de ces pratiques restent bien sûr l?hôpital de Skikda et nous. » Invité à se prononcer sur la situation décrite par ces médecins, le directeur du centre hospitalier de Skikda a insisté pour illustrer ses propos : « Je comprends le désarroi de ces médecins que je salue d?ailleurs pour leur disponibilité, mais croyez-moi, il est impossible de satisfaire plus de 40 postulants, quand on ne dispose que de cinq opportunités d?emploi. D?ailleurs, pour l?année 2004, on a fait le maximum à notre niveau en portant le nombre de poste à cinq alors qu?on ne nous proposait que deux seulement. » Il exposera également les textes régissant le recrutement qui obéit, selon ses dires, à des considérations qui ne concernent pas uniquement le secteur de la santé. « Le classement se fait selon un barème établi par la Fonction publique qui prend en considération plusieurs paramètres », dira-t-il en continuant qu?il reste entièrement disponible à remettre à chaque candidat son bulletin de notes. « Il suffit juste de formuler une demande. »
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