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Situation au Soudan du Sud



Situation au Soudan du Sud
Le cessez-le-feu décrété au Soudan du Sud par le président Salva Kiir et son vice-président et rival Riek Machar a jusqu'à présent été respecté dans le pays où de violents combats ces derniers jours ont engendré une situation humanitaire catastrophique et poussé à l'évacuation des ressortissants étrangers.La capitale Juba a été le théâtre, de vendredi à lundi, de violents affrontements entre forces fidèles au président Salva Kiir et ex-rebelles aux ordres du vice-président Riek Machar.L'appel au cessez-le-feu lancé lundi par le président Kiir à la télévision semble donc avoir été entendu par les combattants qui s'affrontent dans les rues de la capitale depuis la fin de la semaine précédente. Aucun tir n'a été entendu mercredi, aucun hélicoptère de combat n'a été vu dans le ciel et les rues retrouvaient petit à petit une activité normale, selon les médias.Mercredi soir, Salva Kiir a décrété une amnistie pour les combattants fidèles à Riek Machar ayant pris part à ces combats, a indiqué un communiqué de la présidence.Mais le patron des opérations de maintien de la paix de l'ONU, Hervé Ladsous, a estimé "qu'on ne peut pas exclure de nouveaux affrontements" à Juba et signalé une "mobilisation" des forces gouvernementales et ex-rebelles autour de Malakal (nord-est) et Leer (Nord).L'ONG Médecins sans frontières s'est-elle inquiétée de combats à Wau (Ouest), théâtre d'affrontements depuis plusieurs semaines, ainsi qu'à Leer.Dans la perspective d'une reprise des combats, le président des Etats-Unis Barack Obama a annoncé l'envoi de 47 soldats à Juba pour protéger l'ambassade américaine, dont tout le personnel jugé non essentiel a été prié de partir.Vastes opérations d'évacuations des étrangers du JubaA l'aéroport de Juba, des avions ont décollé, notamment des charters procédant à l'évacuation de certains travailleurs humanitaires, mais les vols commerciaux restaient suspendus. La compagnie Kenya Airways a indiqué qu'elle reprendrait ceux-ci à partir de jeudi, depuis Nairobi.En attendant, Berlin a annoncé que les étrangers étaient en cours d'évacuation, notamment grâce à l'armée de l'air allemande. Les Etats-Unis et l'Inde ont eux affrété des vols pour évacuer leurs ressortissants jeudi tandis qu'un convoi de l'armée ougandaise faisait route vers la périphérie de Juba pour récupérer des compatriotes ougandais.Un habitant de Juba a assuré que la tension restait palpable dans la ville et évoqué un quadrillage de la capitale par les forces loyalistes.Selon le directeur de la branche locale de l'ONG Save the Children, Peter Walsh, "il y a des corps dans les rues, des magasins ont été pillés, des marchés ont fermé, les gens font la queue pour obtenir de la nourriture et des familles cherchent désespérément à quitter la ville".Aucun bilan des quatre jours de combats n'est encore disponible, mais la plupart des acteurs s'accordent à dire que "des centaines" de personnes, militaires et civils, dont deux Casques bleus chinois, ont été tuées dans ce déferlement de violence, qui met gravement en péril un accord de paix signé en août 2015.Situation humanitaire catastrophiqueDans ces conditions, la situation humanitaire au Soudan du Sud s'est encore dégradée. Selon l'ONU, il y aurait aujourd'hui plus de 1.7 millions de déplacés dans le pays et plus de 678 000 réfugiés dans les pays voisins.De plus, 5.3 millions de personnes (soit environ la moitié de la population) risquent une insécurité alimentaire sévère au cours des prochaines semaines, soit 700 000 personnes de plus que l'année dernière à la même saison.La présidente de la Commission de l'UA, la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma, a qualifié la situation de "totalement inacceptable", affirmant que "les gouvernements et dirigeants existent pour (...) servir le peuple, non pour être la cause de (ses) souffrances", s'exprimant depuis Kigali lors d'une réunion préparatoire du sommet de l'Union africaine qui doit s'ouvrir dimanche prochain dans la capitale rwandaise.Au moins 36.000 habitants de Juba "apeurés" ont dû fuir leurs foyers en raison de la récente flambée de violence et se sont réfugiés dans les installations de l'ONU, les églises et les écoles de la capitale, selon l'ONU.Cette ville de plus d'1,5 million d'habitants doit de plus surmonter un approvisionnement en eau défaillant, selon les médias. Sur les marchés, "certains profitent de la situation", a regretté un habitant de Juba, selon lequel "les prix ont plus que doublé".La directrice du Programme alimentaire mondial (PAM), Ertharin Cousin, a affirmé que "trois quarts de la population du Soudan du Sud a besoin d'une assistance humanitaire".Le Soudan du Sud, indépendant depuis 2011, est déchiré depuis décembre 2013 par une guerre marquée par des massacres inter-ethniques et qui a déjà fait des dizaines de milliers de morts et près de trois millions de déplacés.



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