Sit-in de solidarité avec la famille de l'étudiante assassinée

Un sit-in de solidarité avec la famille de la jeune Asma Bekchit, assassinée en 2013 à Mila, a été observé, avant-hier vers 13h, devant la cour de justice de Constantine pour dénoncer "un verdict incompréhensible et injuste" après l'acquittement, en appel, du tueur par la cour de Constantine la semaine écoulée.En effet, le drame s'est produit le 3 juillet 2013, lorsque Asma était sortie pour une petite course dans sa localité de Rouached (wilaya de Mila). Le tueur s'était approché d'elle, Asma refusait de lui parler, et aussitôt l'individu lui asséna plus de 15 coups de couteau. Asma a succombé à ses blessures sur le chemin de l'hôpital.
Arrêté, le criminel a été condamné par le tribunal criminel de Mila à perpétuité pour homicide volontaire avec préméditation en 2017. En appel, le tribunal criminel de la cour de Constantine a acquitté l'auteur du crime. Selon la mère d'Asma, la famille de l'assassin de sa fille avait présenté des documents médicaux prouvant que l'auteur du crime est un malade mental.
Les protestataires, dont les membres de la famille de la victime, des étudiants et des citoyens, ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "Non à l'impunité criminelle", "Nous sommes tous Asma", "Qui pardonne au crime en devient complice", "Justice de la honte", ou encore "Nous voulons une justice, nous ne voulons pas d'autres victimes".
Pour Amira, étudiante et activiste du Hirak, "ce verdict n'est pas juste, tout le monde sait que l'assassin n'est pas un malade mental, car comment se fait-il qu'on le condamne à la prison à perpétuité en 2017 et soudain, en 2019, on découvre qu'il souffrait de troubles mentaux au moment des faits ! Ce n'est pas normal", s'exclame-t-elle.
Et d'expliquer : "Maintenant qu'il a bénéficié d'un acquittement, le tueur d'Asma sera transféré vers l'établissement hospitalier spécialisé en psychiatrie d'Oued Athmania. Il sera libre dès que les médecins décideront de sa guérison. C'est inacceptable ! Nous demandons qu'il soit rejugé et condamné."
Pour rappel, c'est le deuxième sit-in observé par la famille de la jeune victime depuis que le verdict est tombé.

Inès Boukhalfa