Algérie

Siga: La capitale du roi Syphax



Siga: La capitale du roi Syphax

Le nom de Siga attesté dés le IV éme siècle avant J.C est mentionné chez divers auteurs anciens comme Polybe, Pline l'ancien, Strabon, Pomponius Mela ... La ville de Siga était située à deux kilomètres au sud de l'embouchure de l'Oued Tafna ,en face de l'île de Rachgoun. Les fouilles archéologiques ont prouvé l'existence d'une installation punique, sinon phénicienne, sur l'îlot de Rachgoun, à compter du VII éme avant J.C. D'autre part, des fragments d'amphores puniques datant du V éme siècle ont été trouvé a Siga même. Cette ville offrait aussi un avantage non négligeable pour la navigation dans l'antiquité, celui de sa relative proximité de la péninsule ibérique; De nombreuses poteries ibériques ont étés retrouvées à la fois à Siga et à Rachgoun. De comptoir carthaginois qu'elle était, Siga devient l'une des capitale de l'Afrique antique (vers la fin du III éme siècle avant J.C), celle du roi berbère Syphax, roi des masséssyliens, un royaume qui englobait les deux tiers de l'Algérie et une partie du Maroc jusqu'a la Moulouya: Tite-Live, célèbre historien romain, le décrivait comme étant "le roi le plus riche de cette terre d'Afrique". Lors des guerres puniques, au cours desquelles l'Afrique a pris une part active, Massinissa, ennemi de Syphax et roi des Massyliens dont la capitale était Cirta (actuelle Constantine) s'allie à l'empereur romain Scipion tandis que Syphax se déclare l'allié de Carthage; ce fut un mauvais choix car il sera vaincu et fait prisonnier et Massinissa deviendra roi d'une partie du royaume de Siga. Syphax avait fait construire, au dessus de la colline qui surplombait sa capitale, un mausolée qui porte aujourd'hui le nom de 'Kerkar el Arais' (il a été dégagé en 1977), mais il n'eu pas la chance d'y être enterré, puisqu'il mourut prisonnier, dans une petite localité, prés de Rome. La ville tombera entre les mains des romains; l'histoire romaine de Siga est difficile à cerner car la ville à trop été bouleversée, ruinée ou brûlée au cours de ses siècles d'existence: On sait qu'un roi nommé Bocchus y a fait battre monnaie, mais la ville fut visiblement supplantée par Cirta. Il existait un port à l'embouchure de la Tafna ( nommé Portus Sigengis)qui remonte au moins au V e siécle avant J.C où est actuellement bâtie la localité de Rachgoun. Des bornes romaines (1 mille romain=1480m) retrouvées à Maghnia ( Wilaya de Tlemcen) attestent qu'une liaison routière existait à cette époque reliant Siga à Numerus Syrorum (actuellement Maghnia). Par ailleurs, les activités de la ville devaient être assez variée, l'agriculture devaient aller de pair avec le commerce. Lorsque Romains puis Byzanthins eurent abandonné la terre d'Afrique, Siga en subit le contre-coup mais subsista amoindrie. Sous la conquête Arabe elle fut renommée "Archgoul ou Harchgoun" ; Elle à été plusieurs fois saccagée et détruite, toujours reconstruite jusqu'en 1208 ou les mercenaires d'Ibn Ghaniya l'incendièrent .En 1517, il n'y a plus que de modestes habitations; Elle fut renommée Takembrit et resta un petit village. Aujourd'hui il n'y a plus qu'un terrain broussailleux. Malgré ce prestigieux passé, Siga aura très peu intéressé les chercheurs mis à part des fouilles mineures en 1936 et les quelques pierres sépulcrales qui ont étés fortuitement découvertes en 1956. Ce site, malgré son importance n'est toujours pas classé.

A l'aube de l'histoire, l'Algérie, était peuplé par les Numides qui gardèrent, de la civilisation primitive, la famille Agnatique et l'Aguellid. Il est probable que c'est cette organisation sociale que trouvèrent les Carthaginois, à leur arrivée, au IX siècle avant J.C.. Les Phéniciens fondèrent Carthage vers l'année 814 avant J.C., et poussèrent leurs bateaux jusqu'en Espagne. Mais la côte africaine de la Méditerranée était très hostile : de nombreux récifs et de hauts-fonds rendaient la navigation très difficile. Les plus téméraires évitaient de naviguer la nuit. La nécissité de ces haltes explique en partie la création de petits ports le long de la côte, tous les 30 à 40 km, distance équivalent à une journée de navigation. Ainsi furent fondés les fameux comptoirs phéniciens, qui jouèrent un rôle important dans le commerce et dans les échanges pendant l'Antiquité et au-delà. D'est en ouest, la côte algérienne abritait des comptoirs qui sont devenus : Annaba, Skikda, Collo, Jijel, Bejaïa, Dellys, Alger, Tipaza, Cherchell, Tènes, Bettioua, Ghazaouet ... comptoirs qui seront plus tard les assises des villes puniques, numides et romaines. Carthage étend son influence sur les populations de l'intérieur, à travers les relations commerciales. Ainsi apparurent des villes, où l'influence punique est incontestable.

 

TIDDIS

Petite ville numide, à 17 km de Cirta-Constantine, Tiddis recèle d'importants vestiges de cette période. Les fouilles archéologiques ont montré que Tiddis, tout au long de son histoire, a eu une vocation : la poterie. On y a découvert un vaste quartier de potiers, dont les ateliers sont équipés de fours, de douves et la plus belle collection d'outils de toutes les époques, y compris l'époque punique. Les fouilles ont permis de découvrir des vases puniques et des lampes grecques du V siècle avant J.C.. Dans les tombeaux situés aux abords de la ville - les BAZINAS, sépultures très évoluées - on a trouvé des vases d'un aspect inconnu. Il s'agit d'un décor peint, géométrique, avec des bandes d'oiseaux et des danseurs très stylisés. Bref, de la poterie Kabyle, telle qu'elle est fabriquée aujourd'hui encore par les femmes, sans tours, par des techniques immémoriales... Tiddis renferme aussi des vestiges anciens, des DOLMENS, sur le versant occidental du plateau ; et, surplombant de part et d'autre le ravin de Kheneg s'élève une cinquantaine de Bazinas au pied de la montagne à l'est.

 

CIRTA

Appelée SARIM BATIM par les Carthaginois CIRTA, recèle, en plus des restes des civilisations néolithiquescomme la grotte de Bou-Zabaouine, d'importants vestiges de la civilisation punique, ainsi, la stèle d'EL HORFA, qui atteste le maintien des cultes puniques après la chute de Carthage. On peut supposer que les populations de l'intérieur parlaient la langue punique, car Saint Augustin, quelques siècles plus tard, conseillait à ses prêtres d'apprendre le punique, avnt de se rendre dans les villes de l'intérieur et dans la campagne. La civilisation carthaginoise, héllénisée pendant les derniers siècles de son existance, s'est répandue assez profondément dans le pays. Ses influences se retrouvent dans les traditions numides postérieures.

LES ROYAUMES NUMIDES

Alors que Carthage rayonnait de toute sa puissance, les Royaumes Numide de Gaia, Massinissa et Syphax, avaient atteint in degré de développement exceptionel sur les plans économique, social et culturel. Bien que peu, ou encore mal connu, cette période reste l'une des plus passionnantes de l'Histoire de l'Algérie. Faute de repère plus préci, il faut remonter à l'histoire de Carthage pour accéder à la chronologie des Royaumes Numides. Selon la chronologie chrétienne, et les récits de Virgile dans l'Enéide, Elissa Didon, soeur de Pygmalion, roi de Tyr, fuyant l'oppression de son frère, débarqua avec ses trésors et une poignée de fidèles Tyriens et Chypriotes sur la côte africaine de Tunis, vers 860-870 avant Jésus Christ. Entre le lac et les marais saumâtres, dans la péninsule formée par l'ancienne embouchure et les alluvions du fleuve Madjerda, elle fonda Carthage "Qart Hadast" (ville nouvelle). C'est aussi dans l'Enéide, que nous trouvons trace du premier personnage historique du territoire occupé par l'Algérie d'aujourd'hui, Hiarbas ou Iarbas, roi de Getulie, ancienne contrée de l'Afrique en bordure de l'Atlas Saharien. Selon Virgile, Hiarbas, fils de Jupiter Amon et d'une nymphe, demanda à Didon de l'épouser. Ayant essuyé un refus, Hiarbas fit la guerre à Carthage. Justin, dans les histoires Philippiques, résumé de la grande histoire universelle, adaptée par Trogue Pompée d'une oeuvre grecque plus ancienne, nous présenta l'épisode ainsi : "Des envoyés de Hiarbas, chef de la tribu (Maxyés) arrivèrent à Cathage pour demander la main de Didon au nom de leur maître . . . Mais ils n'osèrent pas brusquer les choses et cherchèrent un détour. Ils feignirent d'être en quête d'un prince qui consentît à enseigner à Hiarbas et à ses sujets les moyens de vivre d'une manière moins barbare . . ." Hérodote, au V siècle avant J.C., nous a laissé un apeçu sur le cadre de vie et sur les habitudes des Numides : "A l'Est du fleuve Triton, vivent les Maxyès, peuple de laboureurs sédentaires possédant des maisons. Selon la tradition, une moitié de leur tête est rasée, l'autre moitié arbore une longue chevelure ; ils se teignent le corps au henné. Ils prétendent descendre des Troyens. La région où ils vivent, montagneuse, plus boisée que le territoire des Nomades, plat et sablonneux, comme d'ailleurs le rste de la Lybie vers le Couchant, abonde en fauves et animaux sauvages de grande taille : lions, éléphants, ours, ânes cornés, bracochères, cinochéphales, serpents . . . " Hérodote nous renseigne aussi sur l'organisation de l'agriculture et les hauts rendements agricoles de la région. Il est difficile de déterminer avec exactitude l'origine des Numides, mais l'hypothèse de l'origine troyenne émise par les propos maxyès, est acceptable. Salluste affirme, par ailleurs, que les Massyles et les Massaéysyles auraient été amenés par Hercule, au cours de son périple vers l'Espagne. Strabon confirme Salluste en ce qui concerne l'authenticité d'Hercule, ce fabuleux roi Assyrien, qui serait venu d'Asie avant Cyrus. Malgré l'ignorance profonde où nous nous trouvons en ce qui concerne la Numidie jusqu'au IV siècle avant J.C., tout laisse supposer que son développement a suivi le même itinéraire que celui des peuples méditérranéens. Au plan politique, la Numidie connut des tribus indépendantes, des républiques villageoises, de vastes royqumes dotés d'un pouvoir fort qui s'est superposé qux structures tribales. Quand la Numidie réapparut au IVe siècle avant J.C., elle formait au couchant; le royaume des Massaeysiles limité par l'Ampsaga (Rhumel) à l'est et par la Moulouya à l'ouest, avec Siga pour capitale et le royaume des Massyles dans la partie orientale du Constantinois, avec Cirta pour capitale. Hérodote rapporte que des relations commerciales se dévelppèrent très tôt entre Phéniciens et Numides, favorisant ainsi la pénétration de la langue et dela culture puniques assez profondément dans le pays. Les Numides apprirent des Phéniciens les procédés agricoles et industriels de la fabrication de l'huile d'olive et du vin, l'exploitation etle travail du cuivre. L'influence culturelle, par contre, fut très li,itée et s'exerça essentiellement par l'inter,édiaire de Carthage; elle ne se manifesta de manière sûre que dans le domaine de l'art, dont nous retrouvons des exemples dans les grands médracens de l'Aurès et de Tipaza. D'après Polybe, historien grec, né en 200 avant J.C. et connaisseur de l'Afrique pour y avoir séjourné longtemps, le premier roi des Massyles fut Navarase, beau-frère de Hannibal (247-183 avant J.C.) grand général et homme d'Etat carthaginois. Après la pre,ière guerre punique (264-241 avant J.C.) Carthage dut faire face à la guerre de mercenaires, et fut aidée par la cavalerie numide du prince Navarase. Au cours des années qui suivirent cette guerre, la puissance carthaginoise s'affaiblit, ce qui permit au roi des Massyles, Gala, grandpère de Massinissa, d'entreprendre la conquête des villes côtières, dont Hippo-Régius, qui devint sa capitale. Il fut reçu triomphalement par la population qui chassa les Carthaginois. Pendant la deuxième guerre punique (218-202) avant J.C.) Romains et Carthaginois se disputèrent avec acharnement l'alliance des royaumes numides. Alliée à Hannibal, la cavalerie numide se distingua brillamment. Elle parvint à envahir l'Iberia, la Gaule, traversant les Pyrénéees ; puis lesAlpes, contribuant à remporter en 216 avant J.C. la bataille de Cannae, la plus célébre victoire des troupes de Hanninal, demeurée, à ce jour, dans les annales militaires, comme un exemple de stratégie et de tactique




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