Algérie - Revue de Presse

Sidi Bel-Abbès Une ville qui se cherche encore



Réputée pour son climat chaud et sec, cetété la ville de Sidi Bel-Abbès n'a pas connu des pics de canicule et des crisesd'eau, à l'exception du quartier populaire «Village Errih» qui a payé les fraisd'une infiltration des eaux usées qui a nécessité le renouvellement de tout leréseau d'assainissement. L'eau étant servie pour le reste des quartiers àraison d'un jour sur trois grâce à l'apport des forages de Tenira et Sidi AliBenyoub, qui ont comblé le déficit considérable du barrage de Sidi Abdelli. Cequi meuble les discussions des Belabbésiens, durant cet été, après lefeuilleton de l'USMBA qui a été sauvée de la relégation grâce au pointilleux«Kilasse», c'est la propreté des artères qui fait défaut à plus d'un endroit.Pratiquement partout on fait bon ménage avec les insectes, beaucoup plus ressentisla nuit et au moment de la sieste. On est obligé de faire avec sinon c'estl'étouffement dans les dortoirs des cités Sorecor, Benhamouda, la Bremer...Réputée aussi pour être une ville pionnière du LSP, une multitude de cubes enbéton ont poussé dès la fin des années 80 constituant des cités sans âme etsans nom. La cité Sorecor, mal éclairée, renferme un milieu favorable à ladélinquance des deux sexes.Des dizaines de transactions entre dealerset consommateurs de «Zetla» passent entre les mailles du filet tenduquotidiennement par les éléments de la brigade des stups.Depuis quelques jours, le soleil est bienlà mais le climat est rendu vivable par une brise relativement fraîche.«Tahtaha» grouille de vendeurs et de clients en quête de la bonne affaire,notamment en matière de friperie et autres articles bon marché. Juste à côté«Trig L'article», fermée pendant le jour à la circulation automobile par lesvendeurs à la sauvette qui sont devenus maîtres des lieux sous l'oeil vigilantdes policiers de la BMPJ qui guettent le moindre geste des malfrats quiprofitent des bousculades pour commettre leurs actes. Au bout de «TrigL'article», se dresse en prépendulaire la station 17 où sont garés des bus quidesservent tous les quartiers de la ville. A l'époque coloniale, raconte-t-on,ce lieu faisait office d'une frontière entre les colons et les Algériens.«Douma», qu'on rencontre tous les joursdevant chez lui à proximité de la station 17 en compagnie de ses amis Brahim,Hadj Hocine et Menaouar, nous fait part de son rêve de vivre dans une villepropre, non polluée et bien éclairée la nuit. Son penchant d'artiste le laissesouhaiter voir un jour la station 17 transformée en galerie d'art. Du haut desa soixantaine d'années, Douma se recherche dans une ville qui a pratiquementperdu tous ses repères. Plus âgé que Douma, cheikh Benaoum, l'imam de la grandemosquée Abou Bakr Essedik, est une encyclopédie vivante de l'histoire de laville. Doté d'une mémoire infaillible préservée par le bon Dieu qu'il prie 5 foispar jour, le cheikh parle de «El-Graba» pour immortaliser des personnes ayantfait l'histoire de la ville. Perché sur son «minbar» chaque vendredi, cheikhBenaoum prêche inlassablement le bon comportement, synonyme d'une société quiprend soin de sa ville et de son environnement. Khalti Yamina «moudjahida de lapremière heure, a fait preuve de courage», nous dit-on, en acceptant detémoigner de vive voix sur un enregistrement filmé qui a éclairé des zonesd'ombre sur l'histoire de la ville notamment durant l'époque de la révolutionarmée.Le CD du témoignage de Khalti Yamina setrouve au musée de la ville pour servir de référence aux historiens quiseraient intéressés par l'histoire de Sidi Bel-Abbès. Bien triste jardin publicAu moment où la direction du Tourisme deSidi Bel-Abbès projette une action en vue de valoriser des sites d'attraction,le lac Sidi M'hamed Benali, situé à moins d'une dizaine de kilomètres à vold'oiseau du centre-ville, attend toujours sa valorisation. Sans cette étendueet quelques arbres, le site serait une quelconque parcelle de terre, puisqueaucun aménagement digne de ce nom n'a été réalisé, hormis quelques balançoiresabandonnées au gré de la rouille. Pour s'y rendre, il est impératif de disposerd'un véhicule car aucun transport en commun n'est affecté pour cette desserte.Pour les moins chanceux en quête de fraîcheur, durant la journée, le jardinpublic demeure fermé depuis plusieurs mois pour cause de réaménagement,croit-on savoir. Des arbres centenaires ont été récemment coupés pour êtreréimplantées et attendre qu'ils atteignent la taille voulue afin d'offrirl'ombre nécessaire aux fuyards de la chaleur estivale. En attendant laréouverture du jardin public, il y a quelques jours, la piscine municipalesituée juste à proximité a été réhabilitée par un investisseur privé, aprèsenviron vingt ans de souffrance et d'abandon. Du côté de minuitIl est vingt-deux heures, Douma et sesamis, avec lesquels on s'est attablés du côté des glaciers des ponts etchaussées, exactement à la crémerie de feu Hadj Kada, pour siroter des jus etdéguster des glaces, nous propose de faire une escapade nocturne par la rocadeouest au lieu-dit «Naânaâ», la menthe. L'odeur que dégagent les champs dementhe a transformé le lieu pourtant banal en parc d'attractions. Des dizainesde véhicules sont stationnés sur les deux bas-côtés de la chaussée. Hommes,femmes, jeunes et moins jeunes en famille ou autres amis respirent à pleinspoumons l'air pur que la pollution semble préserver à ce seul endroit. Sous lalumière des lampadaires de l'éclairage public, des groupes de personness'adonnent à différentes distractions et autres jeux de cartes. Pour fuir lesklaxons stridents des cortèges nuptiaux, il semble que le lieu-dit «Naânaâ»fait office d'un endroit idéal pour goûter au repos, ne serait-ce que quelquesmoments. De fréquentes patrouilles de Nissan de la police veillent à lasécurité des personnes. Il est 23 heurtes 30, la Citroën Berlingo conduite parBrahim démarre après quelques ronflements du moteur, le véhicule nous replongedans les artères de la ville qui commencent à amorcer un calme précaire. Parune virée sur l'avenue Abbane Ramdane prolongée, à hauteur de la maternité, unemeute de chiens errants se chamaillent pour probablement un morceau de viandedéniché dans les poubelles qui jonchent le sol avant le passage des éboueurs.Il est minuit, la circulation devient plusfluide, les piétons deviennent de plus en plus rares, les magasins et les cafésont baissé les rideaux, à l'exception de quelques commerces d'épicerie fine quiveillent pour écouler des glaces et des pots de yaourt. Les veilleurs nerisquent pas à cette heure de manquer de cigarettes ou de papier à rouler,puisque les tables sont là pour pallier aux bureaux de tabac. Le sommeilcommence à gagner Brahim qui semble somnoler. Douma, fatigué, rentre chez lui,après avoir acheté son paquet de Gauloises. Demain est un autre jour. Ilressemblera sans doute à la veille. L'été 2007 n'a rien de particulier à ceuxd'avant, le Festival international de danse populaire tenu à la fin du mois dejuillet et les quelques timides soirées musicales programmées dans le cade del'Algérie capitale de la culture arabe sont loin de changer un tant soit peu lequotidien des Belabbésiens. On a entendu parler de personnes déçues pour avoirété privées d'assister aux spectacles. La fin de l'été, commente-t-on, annonceun ramadhan qui s'annonce rude pour les bourses par une flambée des prix desproduits de base. Juste après le ramadhan, les élections locales et laconstitution des listes par les partis. Des candidats courtiseront lesélecteurs promettant monts et merveilles et la vie du commun des Belabbésiensne présage aucun changement.L'été prochain sera-t-il identique à l'été2007 ? Seul l'avenir nous le dire, surtout que d'ici là la composante des éluslocaux sera revue.



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