Algérie - Revue de Presse

Sidi-Bel-Abbès: Que devient la biennale du cinéma ?



Au moment où le film «L'aide au retour» de Latrèche Mohamed est à la une un peu partout après un bref passage à Alger, nous relèverons une fois de plus que le réalisateur bélabbésien installé en Europe est méconnu malgré son talent, et ce dans sa propre ville qui a enfanté une pléiade d'artistes de renom, à l'image de Brahim Tsaki, Kader Kada, alias Benchiha, Mustapha Chadli et autres pour demeurer dans le registre du cinéma. Le dit film du fils du populeux quartier de Calle del Sol (lire Cayassone), ou route du soleil, dans la partie sud du chef-lieu, avec son succès retentissent vu qu'il sera diffusé en décembre prochain par France 2. Et avant cela, indique notre source, il sera dans la sélection officielle des festivals de Montpellier, Toulouse et Brest. Tout ceci vient de provoquer un véritable débat, voire tout un questionnement sur la Biennale du Cinéma de Kader Kada, qui est son principal parrain avec tout un dossier ficelé remis, dit-il, à Madame la ministre de la Culture, Khalida Toumi. Ce dernier, à savoir M. Kader Kada, avait même suggéré, il y a de cela une année, le nom du commissaire de cette importante rencontre cinématographique, à savoir M. Mellak Djillali, dont le choix avait fait l'unanimité dans les sphères culturelles.

 Ainsi, les efforts des réalisateurs natifs du bled viennent de provoquer de larges commentaires, fort légitimes, quand on sait qu'il y a moins d'une année, Sidi-Bel-Abbès avait abrité la 9e édition du Festival du film amazigh au sein du vieux cinéma Rio, qui aura connu plusieurs vies, celle du cinéma Moksi (des monts locaux) a laissé place à la construction d'une belle salle de cinémathèque inaugurée en 2008 et qui ne demande qu'à être exploitée vu que cette belle architecture a non seulement bonifié le cadre de vie du principal boulevard de l'armature urbaine, mais s'attend à la programmation continue de joutes cinématographiques. Quand, pour ne pas aller trop loin, l'autre grand du cinéma national, Brahim Tsaki, sera le digne ambassadeur dans la 21e édition du Fespaco de Ouagadougou... Et quelle émotion ressent l'Algérien et le Bélabbésien devant «Histoire d'une rencontre», qui, comme «Les enfants du vent, constituent des oeuvres maîtresses du cinéma d'auteur algérien et d'un fils des monts du Tessala.

 Ces films à ce jour n'accusent aucune ride, soutiennent les spécialistes. Des oeuvres originales bourrées de trouvailles dites «cinématographiques». En un mot, Tsaki Brahim, en cette 21e édition du Fespaco, avait dominé la totalité des programmes. Et s'il est palpable qu'un effondrement de la production subsiste ces dernières décennies, des raisons existent et ceci est certain.

 Les Bélabbésiens sont en droit de voir se concrétiser le projet de la Biennale, nous rétorque-t-on sur les lieux. Kader Kada, qui est établi en France, nous a interpellé, et nous le faisons aujourd'hui, car nous sommes persuadés qu'une ouïe attentive existe tant au sein de la médiation locale qu'au niveau des décideurs.

 Pour revenir au film de Latrèche Mohamed, c'est un regard tranquille d'un cinéaste, voire du scénario, qui évoque la tentative entreprise par les gouvernements européens pour contrer le flux migratoire en inventant une formule pour «encourager» les ressortissants étrangers à retourner dans leur pays d'origine. Le film, rappellerons-nous, s'intitule «L'aide au retour». A savoir «on vous donne de l'argent pour peu que vous partiez». C'est là, résumé, l'esprit de cette formule présentée par les experts de Bruxelles. Cela a ainsi inspiré des collégiens de la région de Toulouse pour écrire un petit scénario sur la base du récit d'un élève originaire du Kosovo, dont les parents ont vu une proposition de 3.500 euros offerte par l'Etat... pour démarrer une nouvelle vie dans leur pays. Mais ce pays, le Kosovo, connaît de sérieuses difficultés. Il milite depuis 1990 pour son indépendance après avoir connu déjà une purification ethnique. Nous soulignons cela pour les besoins d'un éclairage sur le film qui vient de soulever ainsi un vif intérêt vis-à-vis du projet en souffrance qu'est la biennale du cinéma.




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