Sidi Bel Abbès: Le maire mis en demeure par le wali

De mémoire d'élus locaux, cela ne s'est jamais vu. Le wali a adressé une mise en demeure au maire du chef-lieu de wilaya, qui a été publiée le même jour sur la toile et partagée.Une véritable énigme difficile à percer car il s'agit bien d'un document authentique signé par le wali Tahar Hachani et adressé au maire Tewfik Adda Boudjellal sous couvert du chef de daïra. Il est arrivé certainement plusieurs fois et à plusieurs endroits qu'un maire soit «savonné» par un wali mais le plus souvent c'est le caractère de la confidentialité qui est respecté sinon c'est des fuites de documents qui sont rendus publics des années après.
La mise en demeure du wali est placardée sur plusieurs murs de facebook ainsi que sur la page officielle de la wilaya de Sidi Bel Abbès et le même jour que la date portée sur la lettre. Le contenu de ce document est d'une teneur virulente qui ne laisse que 48 heures au maire pour se conformer aux instructions du wali relatives au lancement des projets de développement à l'image du revêtement en béton bitumeux de plusieurs artères de la ville et les réseaux d'assainissement et AEP dans des quartiers qui attendent depuis longtemps selon les termes de la lettre le lancement.
Le signataire de la lettre met l'accent sur le comportement «irresponsable» du maire qu'il accuse de semer «la zizanie» au sein de l'assemblée et parmi les travailleurs de la municipalité. Le wali souligne la gravité de la situation en relation avec des «cas d'ordre public» et de «sûreté de l'Etat».
Le bras de fer entre le wali et le maire ne date pas d'aujourd'hui. Maintenant la place publique est mise au parfum. Le maire Adda Boudjellal tirait sa force d'une légitimité populaire appuyée par un groupe de «ouled el bled» et «un comité des sages». Quelle serait la réaction de ces comités de soutien.
Déjà on commence à critiquer le locataire de l'hôtel de ville pour avoir annulé l'opération d'attribution du «couffin de ramadhan» à un fournisseur retenu par la wilaya. C'est la grogne parmi les couches sociales défavorisées habituées à cette bouffée d'oxygène. A priori, le maire se trouve, sans le moindre doute, dans de mauvais draps. Pourra-t- il se rattraper en un délai aussi court avec sa tutelle, ou choisira-t-il la solution du «jet de l'éponge» ' Certains observateurs favorisent la solution de la démission.