Algérie

Sidi Bel-Abbès



Le festival du Raï débarque Le festival du Raï accoste au pays de Ahmed Zargui dont on ne dira jamais assez avec quel coup de «poing», il inaugura un air «de bossa nova» parmi cette jeunesse post-indépendance et libéra pas mal de tabous et fraya un chemin musical, ce que l’on nommera le son «way-way». Depuis les choses ont évolué et les métissages ont modifié la structure introduisant même d’autres lyres se voulant ouvertes à la world music mais l’empreinte est là, bien de «chez nous». On la sent surtout lors des mariages. La Mekerra est prête à accueillir et en pleine chaleur ce festival -qui il faut le rappeler à égayer durant une vingtaine d’années Oran-, et voilà que le relais est désormais repris par la Cité verte et compte l’implanter pour très longtemps pour peu que les Bélabésiens l’adoptent. Les férus sont déjà en transe et attendent de pied ferme les vedettes de la chanson la plus écoutée mais aussi la plus controversée. Cette «soul music propre aux Algériens» va connaître du 11 au 16 août une apothéose qui certainement va bousculer pas mal de préjugés, ne serait-ce qu’en traduisant réellement ce que portent dans leurs voix et dans leurs paroles ces «chebs», de feeling, de blues et de «cri de rage». Ainsi et selon les organisateurs pas moins d’une trentaine de chanteurs sont invités et vont défiler sur la scène de circonstance au stade du 24 février et offrir au jeune public de quoi d’abord «se défouler» de la mal vie, de cette furieuse douleur qui fait lever les bras en l’air et laisser son vertige l’enivrer sous les synthés, guitares, derboukas et cette danse de la mélancolie et ce cœur qui à force de cacher sa «mehna», finit par craquer. Et tous les mots, même proscrits, explosent partout, faisant vibrer ce vague à l’âme d’Est en Ouest et du Nord au Sud, exprimant ce chant terrible du corps prisonnier et de l’âme qui réclame de l’amour. Des noms émergent, entre autres la plus «goualante», Chaba Zahouania et ses trémolos à la «Piaf», Cheb Mazouzi à travers des vers de «trab», de Mohamed Lamine et ses vocalises très aiguës, Anouar, les Bélabésiens Yacine, Mimoun, et bien d’autres... et la liste est longue. En outre, le commissariat du festival prévoit, en marge, des tables rondes et des conférences autour de ce phénomène de société d’autant qu’il reste peu étudié. L’occasion s’y prête pour décrypter ce genre musical hétéroclite. Des musicologues viendront apporter des éclairages en la matière, ce qui augure déjà des joutes oratoires qu’on voudrait à la mesure de l’événement et en notant que, selon les initiateurs, tout reste tributaire de l’affluence du public qui, en dernier, ressort décide ou non, si ce festival est venu à point nommé pour répondre à un vœu collectif. Quand on sait que la chanson de Raïna Raï «Zina» nous révèle que «l’Art et le Raï sont nés à Bel-Abbès». Mythe ou réalité, nous aurons toute une semaine à méditer sur ce leitmotiv chantant. Ahmed Mehaoudi



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