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Sid Ahmed Ferroukhi défend son plan «Aquapêche 2020»


Sid Ahmed Ferroukhi défend son plan «Aquapêche 2020»
Selon les chiffres officiels, l'Algérie produit actuellement, entre pêche de capture et aquaculture, environ 120 000 tonnes de poissons. Il faut relever que depuis deux décennies environ les niveaux de pêche halieutique sonten baisse alors que les besoins en consommation des produits de la mer n'ont cessé d'augmenter, enregistrant une croissance continue. Cette tendance a engendré un déséquilibre inquiétant entre l'offre et la demande, avec pour corollaire une nette augmentation des prix du poisson, y compris la sardine, naguère considérée comme «poisson du pauvre» et qui est devenue aujourd'hui inaccessible pour une large frange de la population. Dès lors, le ratio de consommation des produits de la mer a sensiblement baissé. En effet, le taux de consommation de poissons et produits de la mer chez l'Algérien est devenu inférieur au seuil fixé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Pour relever ce taux et pallier au déficit, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) préconise le développement de l'aquaculture de manière à ce qu'elle atteigne des niveaux de production égalant au moins ceux de la pêche maritime, soit 50% pêche maritime et 50% aquaculture.«L'Algérie s'inscrit dans cette logique, et a retenu comme une des priorités du prochain programme quinquennal (2015-2020) le développement de l'aquaculture», a souligné le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Sid Ahmed Ferroukhi, lors de son intervention à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de l'alimentation, le 16 octobre de chaque année. Dans cette perspective, un plan de développement de l'aquaculture qui s'étale sur 5 ans, a été élaboré. Baptisé «Aquapêche 2020», ce plan ambitionne de doubler la production pour atteindre les 240 000 tonnes à l'horizon 2020.Le ministre ne manquera pas de souligner qu'«Aquapêche 2020» est soumis àl'appréciation des professionnels, des scientifiques et autres parties concernées pour enrichissement. Selon M. Ferroukhi, le coût de ce plan de développement sera arrêté le mois de novembre prochain et sa mise en ?uvre interviendra en début 2015. «Aquapêche 2020 mise sur la préservation de la ressource halieutique du pays et l'accompagnement des jeunes promoteurs qui souhaitent lancer des projets dans l'aquaculture. Il prévoit, aussi, dedévelopper la construction navale, la fabrication de filets et autres intrantsutilisés dans ce domaine. Le plan s'appuie en outre sur le renforcement du système de la formation pour développer les métiers de la pêche», indique le ministre.Le ministre a affirmé que ce plan est basé sur des mécanismes et des actions à réaliser pour concrétiser le programme du gouvernement et du président de la République. «Ce projet a été exposé en juin dernier pour être débattu et enrichi avec différentes parties concernées pour se faire une vision prospective du secteur», a-t-il rappelé, ajoutant que des rencontres et des débats ont été organisés au niveau local, avec l'implication de tous les intervenants, et d'autres au niveau régional seront tenues en novembre prochain.À l'adresse des sceptiques qui doutent qu'on puisse doubler la production de poissons marin et d'élevage en l'espace de cinq années le ministre dira : «Certes, c'est un grand défi, mais c'est réalisable. Si on se mobilise, en gérant mieux la ressource halieutique et en développant l'aquaculture, c'est réalisable. Il faut s'appuyer sur la croissance de l'aquaculture. Et pour cela on va aller très vite.» À notre question de savoir quelle sera la part de l'aquaculture dans le marché local du poisson en 2020, Sid Ahmed Ferroukhi nous a répondu : «Elle représentera une grande proportion, soit 70% de la production. Le reste sera assuré par la pêche.» À propos de pêche maritime, le ministre nous a informés que la priorité est accordée à la connaissance (évaluation) des ressources, à l'aménagement des pêcheries, à la commercialisation des produits de la pêche et à leur valorisation. Quant aux objectifs globaux que s'est fixé le ministère, M. Ferroukhi dira qu'ils sont au nombre de deux et «ils visent la sécurité alimentaire selon le concept de la durabilité, et le développement de systèmes productifs locaux».Notons au passage que parmi les axes principaux du projet de «Aquapêche 2020», ceux ayant trait à la promotion de filières liées au secteur, et l'amélioration de l'approvisionnement du marché local en divers produits de mer et d'élevage.«Une fois le plan mis en ?uvre, il sera possible d'assurer, entre autres, ladisponibilité des produits de la pêche et de l'aquaculture», a affirmé le ministre au parterre d'invités qui étaient venus célébrer la Journée de l'alimentation. «Et si nous arrivons à atteindre les objectifs que nous nous sommes tracés, alors nous pourrons enfin détrôner le chawarmisme (néologisme que le ministre a tiré de chawrama), présent en tout lieu, par plus de disponibilité dans la restauration rapide de chez nous, de plats à base de produits de la mer ou d'élevages aquatiques», dira en fin d'allocution M. Ferroukhi. Nou le saurons dans cinq années.Z. A.




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