Algérie

Sétif Sidi H'sène, les vieilles traditions et les zerdas




La profonde transformation qu'a subie l'ex-maison de retraite et de méditation du cheikh Sidi H'sène, n'a pas déteint l'essence de la considération et les croyances qu'attachent les gens à la personne du saint. Les vieilles traditions que l'on pratiquait dans ces lieux ne se sont jamais affectées par la touche architecturale que la nouvelle urbanisation du périmètre apporta à la fragile infrastructure que Sidi H'sène édifia de ses propres mains. On y pratique toujours les zerdas et les kermesses maraboutiques et l'on continue de solliciter les pouvoirs surnaturels du saint dont l'histoire révèle quelques aspects de sa grande piété mais aussi les péripéties qui l'on acculé à s'isoler. Parmi ces histoires existe celle qui raconte que le saint serait venu de l'Orient avec pour mission de propager les principes de l'islam, qu'il édifia la zaouïa pour y apprendre aux autochtones le récit du Coran. On dit même qu'un jour le cheikh ayant besoin d'eau pour ses ablutions demanda à l'un de ses disciples de lui en procurer depuis la source située non loin de la zaouïa. A son retour, le jeune disciple apprit au saint que la source est tarie. Sidi H'sène prit sa canne et frappa le sol d'un coup qui fera jaillir une source d'eau que les nouveaux pèlerins utilisent de nos jours. Les gens qui rendent fidèlement visite au saint sont de différentes générations. Femmes, hommes, les vieillards et les jeunes adolescents qui viennent en quête de la baraka du cheikh depuis leurs contrées lointaines se tissent des liens d'amitié durant les visites. Un véritable sentiment de solidarité communautaire se noue entre les pèlerins. Les vieux racontent que cet élan d'amour d'autrui n'est autre qu'un trait du pouvoir de la baraka que confère le cheikh à la confrérie des fidèles. On assure même que ceux qui y viennent repartent avec un grand soulagement de coeur et de vifs espoirs entre les mains. Lorsque l'on débarque pour la première fois dans la zaouïa de Sidi H'sène, le visiteur éprouve un sentiment de paix que n'entame pas la géographie agressive du milieu situé dans un cirque montagneux surplombant la vallée de Aïn Abessa. Dans ces hauts lieux isolés de la grâce de la nature, le métaphysique se mêle majestueusement au réel. Les anciens racontent même que Sidi H'sène possédait des pouvoirs que le passage des temps n'a pu fléchir. A propos de l'ancienne zaouïa, ces anciens rapportent qu'elle ne fut qu'un énorme bloc de granit en forme de coupole, posé en équilibre sur une rampe siliceuse. Ce bloc qui était une sorte de calotte creuse en dessous, servait d'abri pour le saint en cas d'orage, affirment les anciens qui expliquent qu'on y accédait en rampant par une étroite ouverture. D'après eux, une fois à l'intérieur, on se sentait en sécurité. A l'intérieur et même de nos jours, le rocher présente une cavité circulaire assez profonde. Il est dit que le saint Sidi H'sène qui l'avait faite en plaçant dans la roche sans la moindre difficulté le bout de sa canne pour y suspendre un sac contenant des provisions. Les vieilles de la région révèlent que ce saint possédait des pouvoirs surnaturels, qu'avec lui on rêvait et la dure réalité devient magique. Situé dans l'enceinte de la zaouïa surmontée d'un dôme unique et à l'écart des agglomérations, le tombeau de Sidi H'sène se signale par une forme cubique très simple et une nudité qui ne détonne pas avec le paysage. Une vieille tradition fait que l'on n'édifiait pas n'importe où les zaouïas mais à l'emplacement même où les saints sont enterrés. Des fidèles au cheikh auraient, dit-on, érigé dans la zaouïa des chambres funéraires où le voyageur passait la nuit à côté de la chambre du saint, les songes qu'on y faisait se réalisent tôt ou tard, affirment les adeptes de la zaouïa. Les pèlerins y trouvent de la nourriture, des ustensiles de cuisine, des bougies, du café et du sucre. Les visiteurs remplacent ces denrées au fur et à mesure qu'elles s'épuisent. De nos jours, on y a édifié une école coranique où des jeunes élèves apprennent le Coran, la prière et la doctrine du cheikh. Sidi H'sène, et malgré le passage des ans, continue d'exercer ses pouvoirs sur les esprits.
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