Algérie - Revue de Presse


La mission européenne pour l'observation des élections législatives du 10 mai prochain, composée de quelque 150 membres, va commencer son déploiement à travers les régions du pays. Notons d'emblée que sa mission, l'observation et non la surveillance, et sa faiblesse numérique mettent d'ores et déjà en évidence ses limites quant à ses capacités réelles de mesurer le degré de transparence, de légalité et d'équité dans le déroulement du processus électoral. Intervenant hier devant la presse à Alger, le chef de cette mission a d'ailleurs laissé entendre que les observateurs européens ne pourront pas tout voir, même si eux-mêmes seront 'très visibles', a-t-il promis. Visiblement, leur' 'visibilité' est présentée comme un gage de crédibilité du scrutin.
À quoi sert donc la mission d'observation de l'UE et que fera-t-elle de ses observations ' La question, logique et incontournable, a été posée au chef de la mission. Et la réponse de ce dernier, au lieu d'en finir avec la question, justifie amplement que l'on se la pose encore. Après le scrutin, la mission de l'UE va rédiger son rapport qui contiendra des' observations (évidemment !) et des recommandations. Des recommandations pour l'avenir. Pour les futurs scrutins, donc. Forcément, car le document ne sera remis aux autorités que' deux à trois mois après le jour du vote. Entre-temps, la future APN aura déjà voté quelques lois ou, peut-être' volé en éclats comme le prévoient certains observateurs. Le rapport sera-t-il destiné exclusivement aux autorités qui sauront en faire 'bon usage' ' Sera-t-il rendu public ' Le porte-parole de la mission européenne ne le précise pas, mais assure que ce genre de mission reste utile pour l'amélioration du processus électoral. Si, toutefois, le gouvernement veut en tirer profit.
Voilà qui fait de cette mission d'observation une mission d'audit, voire une session de formation en matière d'organisation d'une élection législative en Algérie.
Il est vrai, comme l'a si bien rappelé le chef de la mission, que l'Algérie est un 'partenaire stratégique' de l'Union européenne qui, de ce fait, a bien voulu consentir un effort financier pour donner du crédit aux législatives du 10 mai 2012.
Décidément, Bouteflika n'a pas besoin de nous convaincre que la démocratie ne s'importe pas : l'Europe ne l'exporte pas.
S. C.





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