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Sénégal / Présidentielle Place de l'Obélisque, la colère



Sénégal / Présidentielle
 Place de l'Obélisque, la colère
Manifestation - Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées, hier soir, place de l'Obélisque, une des grandes esplanades de Dakar, pour contester la candidature du chef de l'Etat, Abdoulaye Wade.
Militants de l'opposition, membres de la société civile ou simples citoyens, sont venus dénoncer le «coup d'Etat constitutionnel» en cours dans leur pays. Quelques banderoles de fortune et panneaux de bois exprimaient le ras-le-bol des participants : «La Constitution n'est pas un brouillon», «Wade dégage !».
«Cinq singes + un babouin = un pays en feu», ose un autre slogan écrit au feutre sur un simple morceau de carton porté à bout de bras, en référence aux cinq «sages» du Conseil constitutionnel. Le rassemblement a été organisé à l'appel de l'opposition et de la société civile, regroupées au sein du Mouvement du 23 juin (M 23). Annoncée pour 15h 00, la manifestation ne débuta vraiment qu'en fin d'après-midi : au fil des heures, des milliers de personnes se rassemblaient sur la place, noire de monde. Un no man's land de près de 300 mètres sépare les forces de l'ordre du gros des manifestants. Un camion surmonté d'un canon à eau ainsi qu'un véhicule blindé appuyaient le barrage. Des patrouilles de policiers ont été déployées sur plusieurs carrefours voisins. Des responsables du M 23 viennent à plusieurs reprises calmer quelques groupes de jeunes adolescents excités. Sur la place de l'Obélisque, des 4X4 autour desquels la foule s'agglutinait signalaient l'arrivée des «personnalités». Plusieurs candidats à la présidentielle étaient présents, dont Macky Sall et Moustapha Niasse, ex-Premier ministres du président Wade devenus opposants. Arrive à son tour sous les applaudissements le célèbre chanteur Youssou Ndour, dont la candidature a été invalidée par le Conseil constitutionnel. Il monte sur le podium. Il ne parle pas mais fait mine de donner l'ordre d'un départ. «Allons au palais ! Au palais!», lui répondaient en ch'ur ses partisans. Un mouvement dans la foule qui s'échauffait. Les discours d'apaisement sur le podium ne soulevaient guère d'enthousiasme. «Vous êtes tous des trouillards ! Allons au palais, on est là pour ça!», lançait un homme énervé en salopette bleu et casquette. Les regards se tournaient vers le cordon policier, sur lequel les pierres commençaient à pleuvoir. Soudain, une, puis plusieurs détonations provoquèrent la débandade.
La foule s'enfuit au milieu des gaz lacrymogènes. En quelques minutes, la police prenait possession des lieux. Des commerçants venaient éteindre avec des seaux d'eau les pneus allumés devant leurs boutiques. Des secouristes portaient assistance à une femme blessée, avec une jambe sanguinolente. En fin de soirée, des sources concordantes faisaient état de la mort d'un jeune homme, renversé par un véhicule au cours de la dispersion. La victime, un étudiant de 32 ans, est mort de ses blessures peu avant son arrivée à l'hôpital.
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