Sénatoriales 2006 à Aïn Témouchent

267 grands électeurs pour un seul fauteuil Il est attendu que les 267 grands électeurs s’exprimeront pour élire l’heureux titulaire du seul poste de membre du Conseil de la Nation (Sénat), censé représenter la wilaya d’Aïn Témouchent, parmi les 7 candidats issus des partis FLN, AHD54, FNA, MSP, Indépendants et deux du RND, dont un plébiscité par ce parti. Les partis dits de «l’alliance présidentielle» (FLN, RND et MSP) sont les plus représentés au niveau des APC et de l’APW. En premier lieu, vient le FLN avec 98 élus, suivi du RND et du MSP avec, respectivement, 51 et 29 élus. Ceci étant, aucun de ces partis ne détient la majorité absolue. Par conséquent, chaque candidat a une chance égale de décrocher le billet d’accès à la Chambre haute, et pour cause. On a vu souvent, comme lors des deux éditions précédentes (2000 et 2003), que la supériorité numérique des élus n’a jamais souri aux candidats qui étaient favoris à l’avance. Il s’est même trouvé des candidats FLN, qui ont été trahis par leurs propres militants, ceux-ci ayant succombé à un «savant» travail de coulisses.L’analyse des données, émanant de la DRAG d’Aïn Témouchent, fait ressortir que près de 60% des candidats ont suivi des études universitaires. L’APW aura présenté 4 candidats contre 3 issus des APC. La seule ville de Béni-Saf se taille la part du lion, en misant sur 3 candidats, d’où le risque de dispersion des voix qui risque d’être fatal aux trois postulants. Une autre remarque révèle que, depuis la création du Conseil de la Nation, les deux partis FLN et RND se sont toujours disputé la représentation d’Aïn Témouchent, l’avantage étant resté au RND avec 3 mandats contre un seul pour le FLN. Quant à la population témouchentoise, son indifférence, voire son écœurement fait suite aux rumeurs faisant état de la «collecte» des voix en contrepartie d’une poignée de dinars, le (grand) électeur ciblé étant soumis au préalable, dit-on, à une prestation de serment sur le Livre Saint du Coran. Cette rumeur a été confirmée à la dernière plénière, lorsqu’un élu de l’APW, venu pour débattre de l’examen du budget primitif, a procédé en préambule à son intervention, à quelques citations de la Sourate relative à Sidna Youssef (QSSL), en mettant ainsi au pied du mur les candidats ciblés pour s’adonner à cette pratique illégale. Beaucoup d’observateurs regretteront également l’absence d’une réelle campagne médiatisée, afin que chaque candidat informe le public de son programme et de ses visions économiques, sociales et culturelles, étant donné que la wilaya a besoin d’hommes intègres et honnêtes, imbus de la culture de servir et non de... se servir. Le travail se passant en coulisses, certains citoyens déplorent le recours au régionalisme, voire au tribalisme, principaux ennemis des choix démocratiques. En parallèle à ce qui est considéré ici, comme un non-événement politique, la chronique témouchentoise, loin des coulisses, préfère afficher la bourse du mouton chez les chefs de famille ou parler du phénomène des harraga chez certains jeunes, qui commencent à prendre conscience des risques qu’ils encourent.