Algérie

Séminaire sur la lutte contre le terrorisme Ni «Africom» ni «marines» sur le sol algérien


Le Centre africain d'étude et de recherche sur le terrorisme (CAERT), dont le siège est basé à Alger, organise depuis hier et jusqu'au 4 avril, un séminaire sur «La lutte contre le terrorisme en Afrique du Nord». Une quarantaine de pays africains prennent part à l'événement, en plus de plusieurs diplomates étrangers, notamment européens. Il s'agit en fait, notent les organisateurs, de discuter sur les «menaces et vulnérabilités» liées au terrorisme ainsi que sur la lutte contre un phénomène qui a pris de l'ampleur en Afrique du Nord, avec notamment l'apparition de l'organisation «El-Qaïda au Maghreb». Ainsi, les pays africains, du moins ceux d'Afrique du Nord, sont plutôt pour une stratégie de lutte commune, en prenant en compte les spécificités de chaque pays mais surtout sans l'intervention ou la présence de forces étrangères. A ce sujet justement, le commissaire africain pour la paix et la sécurité, M. Ramtane Lamamra, a affirmé hier en marge du séminaire, que les «informations» qui ont circulé ces derniers jours dans certains organes de presse sur «la présence de marines américains sur le sol algérien» sont infondées. «Il n'y a ni Africom ni marines sur le sol algérien», a-t-il indiqué en soulignant par ailleurs que notre pays a assez d'expérience dans la lutte contre le terrorisme. L'objectif du séminaire, a-t-il encore indiqué, c'est d'échanger, de corroborer des informations et de veiller à ce qu'il n'y ait ni de surestimations ni de sous-évaluations du phénomène du terrorisme dans la région. Mêmes affirmations de la part du ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines Abdelkader Messahel. «L'Africom n'est pas à l'ordre du jour», a déclaré le ministre délégué en marge de la rencontre en soulignant que les pays nord-africains sont en train, à travers le séminaire, de mettre une architecture de lutte contre le terrorisme en s'organisant chacun dans sa région. Messahel, qui clamera hier que «l'Afrique peut se prendre en charge elle-même avec les partenaires traditionnels, à savoir l'ONU», a annoncé qu'une «force africaine» verra le jour dès 2010. «Le terrorisme est transnational et il faut des réponses transnationales», a déclaré le ministre délégué qui soutiendra qu'il s'agit aussi lors de cette rencontre de «réunir les points focaux et d'échanger les expériences en matière de lutte contre le terrorisme». Le directeur du CAERT, l'ambassadeur d'origine malienne, Boubacar Gaoussou Diarra, a souligné quant à lui, lors de son intervention, que les actions du centre visent à instaurer la paix dans la région, en proie, dit-il, à toutes sortes de trafics, en plus du phénomène du terrorisme. «Il faut s'attaquer aux vecteurs du terrorisme», a-t-il appelé en soulignant devant l'assistance que l'un des vecteurs réside justement dans la pauvreté qui pousse nombre de personnes à basculer dans le crime. L'ambassadeur d'Espagne, l'une des rares chancelleries européennes à aider financièrement le CAERT, a affirmé pour sa part que la menace est partout pareille dans le monde. Le chef de la mission diplomatique à Alger, qui soulignera que «l'Algérie a vécu seule durant longtemps cette menace», a tenu à réitérer tout le soutien du gouvernement espagnol au CAERT qui doit, dit-il, jouer un rôle important dans la lutte contre le terrorisme. Il faut savoir que plusieurs experts du contre-terrorisme ont pris part au séminaire dont l'un des objectifs est «d'encourager une compréhension plus profonde du terrorisme en Afrique du Nord, de la nature changeante des activités terroristes à l'échelle mondiale et locale et de leur interaction avec une nouvelle dynamique sur l'ensemble du continent africain en matière de sécurité». D'après les organisateurs, le séminaire s'attachera notamment à définir les mesures concrètes que les pays de la région pourraient adopter pour faire face à ce problème, en plus, note-t-on également, de mettre en lumière le rôle important que doit jouer l'Union Africaine et son Centre africain d'étude et de recherche sur le terrorisme (CAERT). Il faut rappeler par ailleurs que l'Afrique, depuis l'année 1999, dispose de sa propre convention de prévention et de lutte contre le terrorisme, adoptée en juillet à Alger et ratifiée par la plupart des pays africains. Depuis, le continent africain dispose de son propre plan d'action en matière de lutte contre le terrorisme. Il reste cependant qu'une telle convention n'existe pas encore sur le plan international. Selon le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines Abdelkader Messahel, l'Algérie et le CAERT travaillent au niveau des Nations unies pour aboutir dans les meilleurs délais à la mise sur pied d'une telle organisation internationale de lutte contre le phénomène du terrorisme.
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