Algérie - Revue de Presse


Les produits algériens sont-ils compétitifs ? L?Algérie est-elle en mesure d?adhérer à l?Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2005, compte tenu de l?état actuel de ses entreprises économiques et de la transition en cours vers l?économie libérale ? Les produits algériens sont-ils compétitifs ? Quels sont les avantages que notre pays peut tirer de son appartenance à l?OMC ? Telles sont, en grande partie, les questions soulevées et passées en revue par le séminaire sur l?OMC, organisé les 29 et 30 décembre 2004 par la direction du commerce de la wilaya, en collaboration avec le centre universitaire de Béchar et en présence de nombreux invités, notamment des opérateurs économiques publics et privés de la région et des responsables des institutions financières. L?OMC, qui regroupe actuellement 146 pays et dont le siège est à Genève (Suisse), est un cadre juridique mondial régi par des textes d?accords entre pays ayant librement consenti à établir entre eux des échanges commerciaux. L?OMC, selon les intervenants du séminaire, est le couronnement de plusieurs années de négociations dans le cadre du GATT (Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce). M. Bouras, directeur régional du commerce de la wilaya d?Oran, qui a participé aux négociations pour l?entrée de l?Algérie à l?OMC, traite le thème relatif aux obstacles techniques au commerce (OTC) et insiste sur le volet réglementaire et les normes techniques devant être observées, ainsi que les procédures de conformité de produits aux normes imposées pour les signataires de l?accord. Il dira qu?il arrive souvent que « des conflits surgissent entre pays membres dans leurs échanges commerciaux, mais que des mécanismes sont prévus pour arriver à une harmonisation qui se fait sur la base d?un consensus », notera le négociateur algérien. La transparence demeure l?un des points fondamentaux de l?OMC que tous les pays membres sont engagés à respecter, soulignera l?orateur. En plus, ils sont tenus de clarifier et de notifier leurs accords bilatéraux à l?OMC afin de permettre la libre circulation de l?information. Il indiquera aussi que l?Algérie a procédé à la révision d?une partie des textes de lois en vue d?harmoniser et de rendre conforme sa législation avec les textes de l?organisation. Il reste encore la mise à niveau (en cours) de plusieurs secteurs économiques, mais le retard pris par l?Algérie est dû essentiellement à la situation politique et économique traversée par le pays au cours de la dernière décennie. Un des participants a soulevé le problème de l?interdiction de l?importation des boissons alcoolisées votée par l?APN, introduite dans la loi de finances 2005. M. Bouras a reconnu que l?Algérie a été effectivement interpellée sur la reconduite de cette clause dans la loi de finances 2005 mais que les négociateurs algériens déploient des efforts pour défendre cette interdiction qui ne serait, selon de nombreux observateurs, que transitoire. Il a souligné le paradoxe de cette mesure votée car l?alcool est produit et commercialisé en Algérie, d?où l?aberration de l?interdiction de son importation. Le négociateur algérien indiquera que plusieurs pays signataires des accords de l?OMC se sont déclarés prêts à assister l?Algérie sur le plan technique, dans cette phase de négociations, à faire aussi des concessions sur la forme, mais restent toutefois intraitables lorsqu?il s?agit de la violation des règles fondamentales admises par les pays membres. Il dira que certains pays en voie de développement, grâce au volume et à l?importance des échanges commerciaux, sont arrivés à dégager des excédents réinjectés dans des secteurs industriels et économiques. C?est un aspect bénéfique de l?adhésion à l?OMC, notera encore le conférencier. La seconde communication du séminaire a été présentée par M. Thaoussar, directeur général de l?Onda, relative aux droits de propriété intellectuelle dans les négociations de l?adhésion de l?Algérie à l?OMC. Le conférencier apportera une précision, à savoir que, dans ce domaine, il n?y a pas de négociations sur les droits de propriété intellectuelle mais des accords conclus entre membres signataires qui se doivent de les respecter. « C?est de cette façon qu?on aboutira à protéger, ajoutera-t-il, nos ?uvres artistiques et notre production littéraire, comme le respect de la propriété intellectuelle d?autrui, et à éliminer ainsi les risques de la contrefaçon. » Selon l?intervention des négociateurs algériens, l?adhésion de l?Algérie à l?OMC, même si elle soulève quelques appréhensions, permettra une meilleure performance des entreprises algériennes, un transfert de savoir-faire, une dynamisation de l?économie, un investissement direct, une création d?emplois, une disponibilité et une qualité des services offerts aux entreprises et aux citoyens algériens. Mais l?audiovisuel, secteur très sensible, semble également susciter beaucoup de réserves de la part des Algériens.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)