Algérie

Selon le SAP La grève des paramédicaux largement suivie


La corporation des paramédicaux a répondu massivement à l'appel à la grève lancé par le syndicat autonome des paramédicaux (SAP), selon les concernés. Hier, les paramédicaux ont affiché leur détermination à poursuivre leur mouvement de grève aujourd'hui et demain, et ce pour faire valoir «leurs revendications légitimes», qui consistent en une revalorisation de leur carrière. Selon le secrétaire général du SAP, Ghachi Lounès, le taux de suivi a atteint hier dans l'après-midi 95%. Le même syndicaliste ajoute que ce n'est pas uniquement les adhérents du SAP qui ont suivi le mot d'ordre de grève. «Le débrayage a été suivi par des paramédicaux sympathisants avec le SAP ainsi que par des paramédicaux inquiets sur leur carrière», nous a-t-il indiqué par téléphone. Les paramédicaux de l'hôpital Mustapha ont pour la majorité répondu favorablement à l'appel de grève. «Nous sommes en grève mais le service minimum est assuré pour les cas les plus urgents», dira un gréviste. D'autres sont allés exposer les problèmes de la corporation qui fait face tous les jours à des pressions énormes vu le nombre important de patients, mais sans aucune reconnaissance en contrepartie. «Aujourd'hui, nous exigeons tout simplement la valorisation de la profession paramédicale», ont souligné la majorité des paramédicaux en grève. A l'hôpital psychiatrique «Drid Hocine», c'était la mobilisation. Les grévistes, nombreux, se sont rassemblés devant l'hôpital en brandissant des banderoles pour exprimer leur désarroi. L'attaché de presse du SAP Bouchachia a affirmé pour sa part que la grève a été suivie à 100% par les paramédicaux de Drid Hocine. A l'hôpital de Beni Messous, l'ambiance était presque la même que celle constatée à l'hôpital Mustapha. La majorité des paramédicaux ont manifesté leur mécontentement en demandant la révision de leur statut particulier et la valorisation de la profession. Ce qu'il faut retenir c'est que la grève n'a pas été suivie au même degré dans tous les hôpitaux. «Les taux sont différents d'un hôpital à un autre», nous a expliqué l'attaché de presse du syndicat algérien des paramédicaux. A Constantine, au premier jour de la grève lancée par le syndicat autonome des paramédicaux (SAP), «le mouvement est largement suivi à travers les structures sanitaires de la wilaya», selon le SAP du CHUC. Hier matin, tous les laboratoires du centre hospitalo-universitaire Docteur Benbadis de Constantine, les blocs opératoires, les services de radiologie, le centre de prélèvement de sang ainsi que divers autres services ont été paralysés à l'heure de la vacation avec, néanmoins, un service minimum qui était assuré au niveau des urgences. Vers dix heures, à l'intérieur de cet établissement hospitalier régional, une marche organisée par le SAP a réuni 420 agents paramédicaux qui ont sillonné les allées de l'hôpital avant de terminer par un rassemblement au cours duquel une prise de parole a été faite par les syndicalistes du mouvement pour rappeler les principales revendications à l'origine du débrayage de trois jours décidé par le conseil national du SAP à travers le territoire national. D'après M. Djemame Abdelmalek, le secrétaire organique du SAP du CHUC, «les grévistes ont subi une énorme pression de la part de l'administration qui a appelé beaucoup de chefs de services à casser la grève, ainsi que de la part de quelques médecins-chefs des urgences chirurgicales qui ont fait passer des malades ordinaires pour des cas urgents dans le même but». Les chiffres recueillis à 14h par le SAP dans différentes structures sanitaires de la wilaya donnent 88% de suivi de la grève au CHUC, 100% à la clinique rénale de la cité Daksi et à la clinique cardio-vasculaire de la cité Riad, 90% à Zighoud Youcef et 95% à Hamma Bouziane. A Oran, le mouvement de contestation a été relativement suivi, durant la première journée, dans les établissements hospitaliers même si le bureau wilaya du syndicat autonome avance un taux de suivi de près de 70%. «La grève a été largement suivie dans les établissements sanitaires d'Oran. Nous avons obtenu des taux de suivi appréciables entre 80 et 50% aux EHS de Canastel et Belazreg, alors que dans le CHU d'Oran 40% des paramédicaux ont adhéré au débrayage», soutient Mme Lamari Fadéla, secrétaire wilaya du SAP. Concernant le respect du service minimum, la syndicaliste a assuré qu'aucun rendez-vous programmé pour la journée d'hier n'a été reporté. «On a assuré le service minimum conformément à la réglementation pour ne pas pénaliser les malades surtout ceux souffrant de maladies chroniques», souligne notre source. La syndicaliste a toutefois déploré que des paramédicaux à Oran ont été victimes d'intimidations de la part de l'administration qui les a empêchés d'adhérer au mouvement de contestation. Selon notre source, certains directeurs d'établissements hospitaliers ont établi des listes nominatives des paramédicaux grévistes en vue de procéder à des ponctions sur salaires. Des directives strictes ont été également données par l'administration pour interdire au personnel paramédical de se joindre au mouvement de contestation. Les paramédicaux revendiquent la révision du statut particulier, en impliquant les syndicats autonomes et les concernés dans le dialogue, ainsi que l'introduction du nouveau système LMD dans la formation des paramédicaux, pour garantir une licence professionnelle aux paramédicaux dans le secteur de la santé publique.


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