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Sellal plombé par le discrédit du pouvoir



Sellal plombé par le discrédit du pouvoir
Après avoir tenté dans un premier temps de minimiser la gravité que revêtent les conséquences pour l'Algérie de la crise pétrolière et soutenu qu'en tout état de cause le pays est préparé à y faire face sans remise en cause de ses politiques tant de développement que sociale, le gouvernement a été contraint au rétropédalage pour admettre que la situation à laquelle la nation est confrontée est plus inquiétante qu'il ne l'a envisagé. Mais il l'a fait dans la confusion et la cacophonie de déclarations contradictoires sur ce qui va être entrepris pour mettre le pays en situation de traverser ce cap difficile.Il en a résulté que loin d'être rassuré par le nouveau discours officiel voulu « conscient et responsable » par ceux qui ont été en charge de le leur délivrer, les citoyens en ont au contraire retiré l'inquiétante conviction que non seulement le pays est entré dans la tourmente mais que les dirigeants qui sont à ses commandes ne l'y ont pas préparé et ne savent comment remédier aux effets de la crise. Un état d'esprit qui les a rendus réceptifs aux rumeurs, allégations et commentaires les plus alarmistes. De ce fait, le climat dans l'opinion publique étant devenu dangereusement électrique, il fallait que les autorités du pays s'adressent à cette opinion de la façon la plus solennelle qui se puisse pour tenter d'apaiser les craintes citoyennes et faire passer le message que la catastrophe annoncée par les cassandres impénitents et intéressés ne menacerait aucunement le pays.C'était là un exercice revenant en principe au chef de l'Etat auquel il n'a pu s'adonner étant physiquement inapte. C'est donc Abdelmalek Sellal, le Premier ministre, qui en a été chargé. Lequel s'est adressé à la nation par le biais d'une intervention faite lors de son passage mercredi soir à l'émission « Hiwar Essaa » de la télévision nationale. Tout au long de celle-ci, Abdelmalek Sellal s'est efforcé de démentir les scénarios catastrophes qui sont prédits pour le pays et de convaincre que les autorités disposent d'une batterie de moyens de recours pour affronter la situation sans changer ou revenir sur les fondamentaux des politiques de développement et sociale sur lesquels est basée l'action gouvernementale.L'on retiendra qu'il a également profité de son passage pour s'adonner à une clarification de la position officielle sur la controversée affaire de l'exploitation du gaz de schiste qui a provoqué une forte ébullition au sein des populations des régions concernées qui en exigent l'abandon. Sellal s'est montré à la fois serein et rassurant avançant des promesses et engagements qui contredisent l'intention prêtée à l'Etat d'avoir opté pour un programme « d'austérité » dont les citoyens feraient les frais. A-t-il convaincu ' Là est la question. S'il n'y est pas parvenu, la raison essentielle en sera due à ce terrible déficit de confiance qui caractérise les relations entre gouvernants et gouvernés dans ce pays. Ce n'est pas une intervention télévisée aussi sincère puisse-t-elle avoir été qui va réduire le fossé de méfiance qui s'est creusé entre eux.Dans un moment aussi grave et crucial que celui auquel le pays est confronté, ses dirigeants récoltent ce qu'ils ont semé. Ils ont trop fait une chose puis son contrainte en soutenant systématiquement qu'ils sont ainsi guidés par l'intérêt national, qu'ils en sont arrivés à perdre tout crédit. Sellal, pas plus qu'un autre du sérail officiel, n'est en mesure de renverser cette situation.




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