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Secteur des assurances en Algérie Les indicateurs ne reflètent pas le potentiel existant



Secteur des assurances en Algérie Les indicateurs ne reflètent pas le potentiel existant
Le chiffre d'affaires du secteur n'a pas cessé de progresser au fil des années mais sa contribution au développement économique et à l'investissement national est insignifiante.
Le secteur des assurances en Algérie peut beaucoup mieux faire. C'est du moins ce qui ressort de la communication, hier, au Forum économique du journal El Moudjahid, du secrétaire du Conseil national des assurances (CNA), Benbouabdallah Abdelhakim. Du temps de la centralisation des assurances à celui de la spécialisation et de la séparation entre assurances-dommages et assurances de personnes, beaucoup a été fait. 23 sociétés d'assurances activent aujourd'hui sur le marché algérien. Cependant, cette évolution n'a pas permis l'amélioration des indicateurs qui restent loin de refléter le potentiel existant. Certes, le chiffre d'affaires du secteur n'a pas cessé de progresser au fil des années mais sa contribution au développement économique et à l'investissement national est insignifiante.
Il n'est malheureusement tiré que par l'automobile et les grands projets économiques initiés par l'Etat. Le taux de pénétration de l'assurance en Algérie est estimé à 0,6% en 2011. En d'autres termes, l'apport du secteur assurantiel à la formation du PIB est marginal.
La prime d'assurance moyenne par habitant (ou densité d'assurance) est passée de 1407,7 DA en 2006 à 2 633,8 DA/habitant en 2010.
La contribution au financement de l'économie est évaluée à 3% en 2011, contre 3,4% en 2006. 'Il demeure assez faible par rapport à ce qui se fait ailleurs", reconnaît Benbouabdallah Abdelhakim. L'assurance catastrophe naturelle, portant obligatoire, peine à se positionner. Le chiffre d'affaires de cette assurance, qui a évolué de 2,4% en 2012 pour atteindre 1,5 milliard dinars, reste minime dans un marché des assurances qui croit de 14% annuellement et dont le chiffre d'affaires a frôlé les 100 milliards de dinars en 2012. 520 000 contrats CAT-NAT ont été souscrits en 2012. En matière de bancassurance, le secrétaire du Conseil national des assurances indique que 21 conventions de distribution signées entre 8 assureurs et 8 banques et établissement financiers. 520 agences bancaires habilitées à distribuer des produits d'assurance. Le chiffre d'affaires réalisé au 31 décembre 2012 par la bancassurance est estimé à 1,284 milliard de dinars. C'est dire l'ampleur du retard à rattraper et l'énorme besoin de protection et de prévoyance non satisfait. Ces chiffres, en fait, au-delà du taux de croissance, indiquent tout le chemin qui reste à parcourir pour que l'Algérie construise un marché de l'assurance en rapport avec ses capacités économiques. Par ailleurs, la réorganisation du secteur de l'assurance en Algérie, entamée depuis quelques années, n'a pas aidé à l'amélioration de la branche assurance de personnes. Séparée de la branche assurance-dommages, l'assurance de personnes peine à prendre de l'élan. Le chiffre d'affaires réalisé au décembre 2012 en assurance de personnes est estimé à 6,7 milliards de dinars contre 7,04 milliards de dinars en 2011, soit une baisse de 4,9% et une part de marché de 6,8%. C'est un marché qui reste à développer au vu des résultats enregistrés sans atteindre le cap du dixième des parts du marché global des assurances en Algérie dont le poids, lui aussi, reste bien en deçà de ses capacités véritables.
Or, ce sont les assurances de personnes qui ont un rôle significatif pour le financement du développement économique. Interrogé sur le faible taux de suscription à la CAT-NAT, malgré son caractère obligatoire, le secrétaire du CNA évoque le manque d'information du potentiel assurable et l'absence de suffisamment de moyens de contrôle de cette obligation, contrairement à la responsabilité civile automobile. Pour autant, 'il y a un effort énorme à consentir. C'est le secteur qui l'affirme lui-même, notamment en matière de communication et de vulgarisation", affirme M. Benbouabdallah, précisant qu'une étude du CNA révèle que le facteur religieux n'est pas un facteur de blocage. Concernant le développement des assurances des personnes, le secrétaire du CNA explique que les compagnies d'assurance sont confrontées à un dilemme. Elles n'ont pas suffisamment de marges de man'uvre, en matière de placement et de rémunération de ces placements, pour pouvoir offrir une bonne rémunération à leurs assurés. M. Benbouabdallah indique également que le CNA travaille sur un dispositif d'assurance des calamités agricoles.
M R
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