Algérie - A la une



Secrétayra
Sous leurs foulards à poils, dernier cri, elles veulent toutes ressembler aux actrices turques de ces feuilletons qui envahissent nos intérieurs. Il ne s'agit pas de ces battantes qui sont arrivées grâce à leurs diplôme et compétence. Celles-là, elles sont tombées des feuilles de quelques livrets de famille ; des livrets vraies marqua, griffa. Les livrets intouchables. Elles se retrouvent là. Elles font semblant de travailler dans ce bureau aquarium où nagent d'autres secrétaires. Elles tapotent sur leurs claviers au rythme de la «machitude» du chewing-gum sous leurs dents. Si leur matériel est plus sophistiqué, leur métier n'a pas évolué depuis des ans. Idirou ce qu'on leur dit de faire, tout en se plaignant pendant les pauses, qui durent des heures, d'un travail sacrément harassant. Leur comportement est le même, qu'elles soient d'ici ou d'ailleurs. Voilà une classe qui peut être à l'origine de «l'internationale secrétarienne». Elles fabriquent des documents, collent leurs langues bien chargées sur des timbres qui n'ont rien demandé et bien sûr, répondent au téléphone: «Oui, vous êtes bien chez la katiba du moudir, c'est de la part de qui «silteplé»' Je vais voir siléla !... Désolé khouya, il n'est pas encore rentré... A quelle heure' Je ne sais pas!». L'autre appareil se met à sonner, elle se saisit le mobile né de la dernière technologie: «Allo Zoubideux' Ne coupe pas yal Kbida». Elle reprend le premier. «Ah non, l'après-midi il est en réunion et demain il sera en déplacement... Quoi sa ligne dirict... Ça va pas non'» Elle pense détenir de sacrés secrets, ceux du patron et fait des mystères de tout et de rien. Elle coupe pour reprendre la Zoubideux la Kbida. Elle passera en revue tous les feuilletons de toutes les chaînes zarabes et zarbi jusqu'à ce que «Otitophone» s'en suive.Elles sont comme chaque Algérien, elles ont un avis sur tout, dont on s'en passerait bien.Certaines ont échoué là après avoir échoué partout, d'autres sont fières de faire ou d'avoir fait carrière. Elles ne regrettent qu'une chose, leurs fesses, qu'elles ont écrasées à force d'être trop assises.




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