Algérie

Sarkozy tente de convaincre la jeunesse algérienne



AConstantine, le chef de l'Etat français Nicolas Sarkozy à l'auditorium Mohamed Seddik Benyahia de l'université Mentouri était à l'aise pour s'affranchir des pesanteurs dupassé. Le millier d'étudiants constantinois qui n'a pas connu les affres ducolonialisme aura été ce bon prétexte pour replacer les relations franco-algériennesdans un contexte «dépassionné» avec ce qu'il estime être les premiers concernés.Sarkozy a essayé de trouver les mots justes pour entraîner les jeunes Algériensdans l'ambiance rafraîchie d'une visite d'Etat dont il voulait faire un momentde vérité pour l'Algérie de demain dont ils seront les principaux acteurs. Cesétudiants, étant la future élite du pays. Sarkozy investira dans la raison maisdéveloppera surtout le langage du coeur n'hésitant pas à flatter l'ego de sonjeune auditoire. «Vous pouvez être fiers de votre pays car c'est un grand pays.Le peuple français vous aime et vous respecte», leur dira-t-il. Manière pourlui d'apaiser une atmosphère surtout dominée ces derniers jours par un débatpassionné sur l'histoire commune aux deux pays marquée par «les blessuresprofondes de l'histoire laissées dans l'âme du peuple algérien». Le présidentfrançais voulait convaincre la jeunesse algérienne que des relations étroitesavec la Franceétaient possibles, d'autant que dans ses propos, le peuple français ne nourritaucune animosité envers les Algériens. Pour peu que Algériens et Français semettent à parler le même langage et prêtent l'attention à «ce qui les unit etarrêtent de parler de ce qui les oppose.» Faisant le constat des crimes dusystème colonial, Sarkozy n'en reste pas moins égal à lui-même pour prendre sesdistances avec une période tourmentée dont il ne veut pas assumer laresponsabilité, pour la simple raison qu'il n'en a pas été un acteur. Etc'était peut-être à son sens aussi le cas de son jeune auditoire. Ce n'estd'ailleurs pas sans raison qu'il évoquera devant les étudiants constantinoisl'année de sa naissance et donc l'innocence qu'il peutfaire valoir dans tout ce que peut reprocher le peuple algérien à la France coloniale. N'avait-ilpas affirmé en juillet dernier que la génération à laquelle il appartient n'avait pas à se sentir coupable des fautes commises par sesaînés. Le président français jette alors un regard lointain vers l'avenir etsemblait vouloir dire aux étudiants «plus jamais çà». Et le meilleur service àrendre à la mémoire des morts, «c'est de regarder vers l'avenir» en tirant lesleçons du passé. «Ils nous auront appris à détester la guerre et la haine». Ilest temps de passer à autre chose. Faudrait-il encore qu'il convainc lesacteurs d'un passé douloureux encore vivants des deux rives d'une telleconception du devoir de mémoire.



Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)