Algérie

Sari Amanallah. PDG d?Algerian Energy Company (AEC)


« C?est un financement gagnant-gagnant »  Plusieurs projets de votre entreprise ont été financés par des banques publiques. Comment expliquez-vous cette nouvelle tendance en matière de financement ?  Les banques publiques participent au développement du pays dans la mesure où elles jouent un rôle très important dans le financement. Près de 20 à 30% des projets sont financés par les investisseurs dans le capital social et la différence, c?est-à-dire entre 70 et 80%, doit être financée par un emprunt auprès d?une banque publique. Pourquoi les banques publiques ? Parce qu?en fait, elles sont adossées à des refinancements auprès du Trésor ou bien sur leurs propres sources et elles nous les accordent à des conditions très intéressantes. Ce sont des crédits sur 17 ans avec deux où trois ans de différé. Ce que les autres banques domiciliées en Algérie n?offrent pas. Nos projets s?amortissent à long terme, donc il faut adapter les conditions de financement à la nature du projet et, de ce fait, on a besoin de crédits à long terme. Une banque publique participe en apportant les meilleurs financements qui sont très concurrentiels même par rapport aux financements internationaux. Cela nous permet aussi d?éviter d?endetter le pays à des niveaux externes et en devises. Donc ce sont des ressources algériennes qui sont mobilisées. L?autre avantage est que cela permet aux banques algériennes de travailler sur des projects finances. C?est très important pour leur développement elles-mêmes, puisqu?elles se mettent un peu au niveau international.  Est-ce dans l?intérêt de l?Algérie que les dernières stations de dessalement sont détenues à hauteur de 51% par les partenaires étrangers, alors que les banques publiques algériennes ont financé entre 70 et 80% du projet ?  Cela se passe ainsi avec le project finance. La banque, quand elle prête, s?entoure du maximum de garanties dans le cadre du projet avec, notamment, le nantissement d?actions. Ces dernières sont nanties au profit de la banque prêteuse. C?est-à-dire que s?il y a un problème, la banque peut reprendre la société. C?est une sorte d?hypothèque. Les droits qui reviennent à la société de projet sont également nantis en faveur des banques. C?est cela la nouveauté. C?est lié au type de montage que nous appelons le project finance. C?est un package très complexe. Les banques gagnent des commissions et puis elles se développent dans leur façon d?intervenir dans les projets d?investissement dans le pays. C?est un financement gagnant-gagnant que ce soit pour les investisseurs, la banque et le pays.  Combien de projets ont été financés selon cette formule ?  Sur 13 projets de dessalement d?eau de mer, 12 ont été ou seront financés par les banques publiques. Il n?y a que celui de la station de dessalement d?El Hamma qu?on avait lancé entre 2002 et 2003 avec un financement international. La situation du pays était difficile en matière de paiement externe. Maintenant, la situation s?est beaucoup améliorée. Sans oublier la décision des pouvoirs publics qui exige que le financement soit local pour diminuer l?endettement du pays au niveau international.


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