Algérie - Revue de Presse


L?urgence d?une réforme C?est autour du débat sur la réforme hospitalière que s?est tenue, hier, à l?Ecole nationale de la santé publique, à Alger, une rencontre entre directeurs d?hôpitaux et de wilaya. L?objectif de la journée visait à éclairer l?assistance sur les problèmes rencontrés dans le secteur de la santé, principalement dans les hôpitaux. Quelques propositions ont été apportées en faveur de la réforme selon des approches plus ou moins différentes. Mais un constat s?imposait d?emblée pour l?ensemble des acteurs du secteur : la réforme hospitalière est nécessaire. Et M. Boulahbel, directeur de la santé publique à Tlemcen, d?expliquer pourquoi il devient urgent de réformer : « La qualité des soins et de la prise en charge du malade est décriée et les chiffres fournis par l?Organisation mondiale de la santé (OMS) sont alarmants. » Des problèmes de planification, financiers, de gestion et moraux sont répertoriés par le directeur. Auxquels problèmes il soumettra quelques éléments de réponse. A titre d?exemple, M. Boulahbel relèvera que tandis que l?Algérie dépense 73 dollars par an et par habitant pour la santé, elle n?a réduit le taux de mortalité infantile qu?à 48,5 %. Comparativement, l?Egypte dépense moins, soit 46 dollars par an et par habitant, et a cependant réussi le pari de réduire son taux de mortalité infantile à 38,5 %, « ce qui signifie qu?il y a absence de corrélation entre les moyens engagés et les résultats », expose le rapport sur les systèmes de santé dans le monde de l?OMS. Le directeur de la santé de Tlemcen préconisera une refonte de la politique du médicament illustrant sa théorie par les dépenses octroyées à ce secteur. En effet, « plus de 700 millions de dinars vont à la dépense en médicaments, alors que le tiers permettrait de doubler le budget santé hors salaire », spécifie le directeur. La corruption par la surfacturation ou la réalisation de travaux non conformes aux normes ainsi que l?acquisition de biens onéreux est un des autres facteurs aboutissant à la fragilité du système de santé. La fin de tous ces maux s?appelle la contractualisation. Pour cela, « il s?agira de revoir le mode de répartition des crédits. La référence ne se fera plus comparativement au nombre de lits dans l?hôpital, mais en fonction du volume d?activité », suggère le directeur de la santé de Tlemcen. Parallèlement, l?hôpital, dont l?attribut n?est pas de restaurer mais de soigner, devra sous-traiter pour les services de restauration et de blanchisserie. Le personnel hospitalier, contractualisé, percevra un salaire au vu du rendement et ne sera plus rétribué en n?ayant travaillé que deux heures dans la journée. « Même les pays riches ne se premettent pas de conserver un personnel qui ne travaille pas », renchérit le directeur. A noter cependant l?absence remarquée du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, le Pr Redjimi, pourtant annoncée. Ses obligations l?ayant appelé au sommet du Nepad.


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