Algérie - Revue de Presse


La grève de la faim se radicalise Les compteurs s?affolent. Certains des 50 grévistes en sont à leur 66e jour de grève de la faim. Le dialogue entre la préfecture et le collectif des sans-papiers est dans l?impasse. La situation s?enlise et commence à prendre une tournure politique. Les partis de gauche demandent la nomination d?un médiateur pour négocier une sortie de crise. Refus catégorique du préfet. « Mais, pour quoi faire ? Si c?est pour obtenir une régularisation massive comme en 2004, ce n?est pas la peine, puisque le gouvernement y est opposé. Si c?est pour sortir de cette crise sans que personne ne perde la face, le médiateur existe, c?est moi, le préfet. » Mardi dernier, le préfet a proposé un dispositif prévoyant le rééxamen des dossiers de 150 sans-papiers ? dont les grévistes de la faim ?, la délivrance, dès le dépôt de la liste, d?un document leur permettant de circuler librement et la remise immédiate d?un titre provisoire pour ceux qui seront régularisés. Jugeant ces propositions irrecevables, le comité de soutien aux sans-papiers (CSP-59) et les associations « historiques » les accompagnant ? le Mrap et la Ligue des droits de l?Homme ? les ont immédiatement rejetées. Le CSP réclame la régularisation de tous les grévistes, ainsi que celle de quelque 500 autres sans-papiers dans le cadre d?un accord passé en 2004, avec la préfecture. Les autorités font des ouvertures mais montrent aussi leur détermination. Deux Guinéens, interpellés le 1er août à Lille avec quelque 120 personnes, ont été reconduits mercredi, vers leur pays d?origine. D?après le CSP, ils ont été « bastonnés », menottés par les jambes et les pieds et attachés aux sièges « comme des bêtes » dans l?avion. Sept autres sans-papiers lillois se trouvaient au centre de rétention de Roissy (Val-d?Oise) en vue d?une prochaine expulsion. Sur les quelque 120 personnes arrêtées, 86 sans-papiers avaient été placés en rétention, mais au moins 72 ont, ensuite, été remis en liberté par des juges des libertés et de la détention. Les grévistes sont tout aussi déterminés. Un ingénieur algérien de 32 ans, se disant militant du FFS, en grève de la faim depuis 63 jours, a confié à Libération que pour lui « ce sera la régularisation ou l?acte de décès ». Les grévistes ne s?alimentent que d?eau sucrée et de sel. Pour l?instant, il n?y a aucun signe annonciateur d?un assouplissement du bras de fer opposant les « clandestins » à la préfecture. Les autorités craignent un effet de contagion. Après l?accident d?Ivan, ce jeune russe de 12 ans, toujours dans le coma après avoir fui un contrôle de police, un nouvel incident mettrait à mal la nouvelle politique du gouvernement.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)