Algérie - Revue de Presse

Sans médicaments depuis huit mois


L?appel de détresse des myasthéniques Depuis le mois de juin 2007, les myasthéniques de la wilaya de Constantine se débrouillent, à leur manière, pour se procurer leur traitement, le Mestinon, un médicament introuvable dans les officines suite à une rupture des stocks au niveau du LPA, l?unique laboratoire algérien habilité à importer ce médicament au niveau national. Le problème soulevé, à maintes reprises, par l?association défi et espoir contre les myopathies (ADEM), laquelle s?occupe des malades présentant des pathologies neuromusculaires, ne semble pas inquiéter les responsables du secteur de la santé dans la wilaya. Ceci, malgré le fait que ce traitement est vital pour des patients souffrant de faiblesses musculaires chroniques et ne pouvant se passer des comprimés qui leur permettent de tenir debout et de pouvoir effectuer les moindres efforts. Selon un spécialiste, le Mestinon ou le Bromure de Pyridostigmine est un traitement palliatif et non un remède, car il permet au malade d?avoir juste l?énergie nécessaire pour se mouvoir. En cas de défaillance, les concernés sont astreints à rester chez eux, car ils risquent pour leur vie s?ils s?aventurent à prendre le chemin du travail. Selon les chiffres avancés par l?association ADEM, 150 malades, recensés dans la wilaya de Constantine et les wilayas limitrophes, souffrent aujourd?hui en silence. Un chiffre qui reste loin de la réalité, car nombreux sont les malades qui ne sont même pas déclarés. Le médicament, dont le prix public est de 370 DA la boite de 20 comprimés, ou 2 300 DA pour un emballage de 1 500 comprimés, se vend au marché noir. « Les malades se débrouillent comme ils peuvent pour se procurer ce médicament de Tunisie pour 8 000 dinars les 1 500 comprimés, alors que d?autres essaient de l?avoir en France pour 5,83 Euros la boite de 20 comprimés. Une somme inabordable pour les patients aux conditions modestes lesquels se contentent de réduire de moitié leur dose quotidienne de 4 comprimés en moyenne », notera Ahmed Boucheloukh, président de l?association ADEM. « Sur ce plan, le risque encouru par les malades est énorme, car des cas de difficultés respiratoires ont été enregistrés chez des malades évacués aux urgences du CHU pour recevoir une injection de survie », précise notre interlocuteur. Pour les malades et leurs parents, le calvaire est dur à supporter surtout que les risques d?une asphyxie ou d?un accident domestique sont toujours appréhendés. Malgré toutes les démarches entreprises auprès des services du LPA, le médicament, vital pour les myasthéniques, demeure toujours indisponible en pharmacie. C?est un véritable cri de détresse que ces malades lancent en direction des autorités sanitaires pour la prise en charge d?un problème qui menace sérieusement leur existence.


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