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Sanctionné ou promis à un poste supérieur '



Sanctionné ou promis à un poste supérieur '
La première interrogation soulevée par la décision prise par le chef de l'Etat de mettre fin aux fonctions du ministre d'Etat Abdelaziz Belkhadem, dans la conjoncture actuelle, est de savoir si elle préfigure un changement plus profond et plus structurel dans le gouvernement et plus généralement dans les institutions, ou alors il ne s'agit que d'une simple mesure de sanction. Difficile pour l'instant de le savoir, car les deux hypothèses sont plausibles.D'abord, au vu du poids politique de Belkhadem dans les rouages de l'Etat et au sein du parti majoritaire, dont il fut le patron durant de longues années, il est très possible que cette «mise à l'écart» soit une porte ouverte à une promotion, soit à la tête du gouvernement, soit à la tête du parti ou d'une autre institution aussi importante. Partant du postulat que le président de la République était appelé, dès sa réélection, à annoncer des changements à la rentrée sociale pour redonner un souffle à l'exécutif, et anticiper une contestation sociale qui risque de faire tache d'huile, il n'est pas exclu que le chef de l'Etat fasse de nouveau appel à un de ses hommes de confiance pour former un gouvernement transpartisan. Cette idée de coalition revient dans les esprits dans le sillage du débat partagé par de plus en plus de partis politiques sur la notion du«consensus national». Dans cette optique, une coalition gouvernemntale élargie serait la mieux indiquée pour préparer la «Constitution consensuelle» telle que préconçue dans la mouture finale à présenter pour adoption dans les prochains mois. Cela dit, le retour de Belkhadem aux affaires risque de ne pas passer sans raviver les tensions à l'intérieur du sérail et notamment du FLN, où ses partisans peinent à s'affirmer face à l'opiniâtreté de Amar Saâdani et de son clan. Or, une éventuelle nomination à la tête du gouvernement peut, très rapidement, chambouler la situation au sein du parti. Chose que la direction actuelle redoute très sérieusement. Autre hypothèse : cette mesure de limogeage peut être interprétée comme la conséquence d'une certaine apathie chez le ministre d'Etat et conseiller du président depuis sa nomination à ce poste sans portefeuille. Belkhadem, contrairement à Ahmed Ouyahia, a brillé par son absence lors de la campagne électorale d'avril dernier, et n'est intervenu dans aucun débat politique. Il donnait de lui l'image d'un homme plus préoccupé par ses positions à l'intérieur du FLN que par la situation dans le pays et les nombreux soubresauts qui l'ont marqué ces deux dernières années.


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