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Samir Grimes. Docteur en environnement et directeur en charge des changements climatiques au ministère des Ressources en eau et de l'Environnement*



Samir Grimes. Docteur en environnement et directeur en charge des changements climatiques au ministère des Ressources en eau et de l'Environnement*
Il n'y a pas d'études propres à l'Algérie sur les effets du changement climatique, les scénarios qui circulent concernent l'ensemble de l'Afrique du Nord. Comment peut-on expliquer cela 'L'effort de scénarisation et de modélisation des changements climatiques reste faible en Algérie compte tenu du déficit en spécialistes pouvant couvrir l'ensemble des problématiques liées aux changements climatiques. Toutefois, des études ponctuelles et limitées dans l'espace sont été menées par des universitaires algériens et par des Centres spécialisés qui ont démontré les évolutions rétrospectives de la température et des précipitations. Ces études révèlent un réchauffement indiscutable et une baisse des précipitations. Les variations de températures entre 1931-1990 seraient de 0,45°C à Oran, 0,15°C à Alger, 0,4°C à Annaba, 0,65°C à In Salah et 0,6°C à Tamanrasset. On considère que l'élévation de la température en Algérie serait de 5°C sans un accord sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre(GES). Il y a lieu pour cela d'intensifier et de diversifier l'effort de recherche par un programme national de recherche (PNR) dédié totalement aux changements climatiques.La Contribution prévue déterminée au niveau national de l'Algérie (CPDN), le document qui regroupe ses engagements pour réduire ses émissions de GES, est fondée sur le principe de la responsabilité commune mais différencié des Etats. En clair 'Les pays industrialisés sont historiquement responsables des émanations de GES. Depuis la révolution industrielle le développement de ces pays a provoqué l'élévation de la température de la planète de 0,6 à 0,8 °C ainsi que l'augmentation du stock de CO2 de 40%. Il est donc normal qu'il y ait une forte attente pour que ces pays fournissent l'effort le plus important en matière de réduction de GES. C'est pour cela que la question de l'équité, de responsabilité commune mais différenciée est centrale pour le futur accord sur le climat. Notre pays s'est engagé à contribuer à l'effort de la communauté internationale de réduction des GES. Cette contribution de l'Algérie pourra être plus ambitieuse avec des financements extérieurs, un transfert de technologie et un renforcement des capacités.Nicolas Hulot, François Hollande, Laurent Fabius, Ségolène Royal et la semaine dernière Louis Borloo, les plus hautes autorités françaises sont venues chercher l'appui de l'Algérie pour la conférence de Paris. Pourquoi 'Ceci dénote la place privilégiée dont jouit notre pays de par sa position en Méditerranée et en Afrique du Nord, mais aussi parce qu'il est un acteur-clé de certains regroupements comme le groupe des 77 + la Chine, les pays OPEP, le groupe des pays africains, le groupe des pays arabes, le groupe des pays en développement (LMDC). Notre pays est un partenaire qui parle et comprend plusieurs langages et ceci compte dans les processus de négociations, en particulier le processus climatique.* Il a réalisé des scénarios dans le contexte des changements climatiques et il est le point focal du programme de coopération algéro-allemand sur les changements climatiques.


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