Algérie - A la une


Salut cousin!
Bab El Oued a réservé un accueil fraternel au candidat du FLNJusqu'à 14 heures 30, l'ancien ministre de l'Agriculture a fait une plongée dans Bab El Oued, l'un des plus mythiques quartiers de la capitale et même du pays.Bab El Oued. Un quartier mythique. Le seul en Algérie, dont la réputation internationale est bien assise. Epicentre des événements d'Octobre 1988 et théâtre des plus dramatiques inondations jamais enregistrées en Algérie, Bab El Oued n'a, en rien volé le mot «Chouhada» qui lui est systématiquement accolé par les jeunes d'hier et d'aujourd'hui. En fait, s'il existe un seul quartier en Algérie où la mémoire des blessures se transmet d'une génération à l'autre c'est bien Bab El Oued.Ce quartier qui ne dort que quelques heures par jour, accueille le soleil d'avril avec une certaine nonchalance. C'est très visible au marché des Trois Horloges et aux alentours. Les citoyens qui vaquent à leurs occupations donnent cette impression d'évoluer «à la maison». Ils ne se préoccupent pas les uns des autres, mais peuvent engager une conversation à tout moment, comme le feraient les membres d'une même famille. C'est un peu cela Bab El Oued et ses habitants que vient un peu «secouer» Sid Ahmed Ferroukhi, tête de liste FLN à Alger pour les prochaines élections législatives.L'homme, très à l'aise et même «énergisé» par chaque accolade avec un jeune du quartier, semble dans son élément dans ce qui pourrait être qualifié comme une véritable citadelle que tout politique voudrait conquérir. Ferroukhi ne donne pas l'impression d'être dans cet état d'esprit. Il est à Bab El Oued pour expliquer le programme du FLN, discuter avec les citoyens et surtout s'abreuver de cette source inépuisable de jeunesse et de dynamisme.Un dynamisme d'ailleurs visiblement constaté par le candidat, lors de sa première halte dans ce quartier au niveau d'un marché couvert, où l'écrasante majorité des bénéficiaires sont des jeunes du quartier. Sur place, Ferroukhi a eu de petites discussions avec des artisans. Un moment intéressant où l'on voit l'Algérie utile parler de ses problèmes, mais décidée à ne pas abdiquer. Il y a eu aussi une sympathique personne, la soixantaine, qui s'est essayé aux jeux des questions citoyennes sur le programme du FLN et notamment le thème des salaires. Un peu comme on le voit sur les télévisions étrangères en pareilles circonstances. Un instant somme toute instructif pour le citoyen et le candidat.Sorti du marché, Ferroukhi est approché par des citoyens qui le saluent, lui promettant leurs voix. La scène se répète assez souvent, à la grande joie des accompagnateurs du candidat, pour qui, cette confiance signe le retour du FLN à Bab El Oued, une commune qu'il a perdue aux dernières élections locales. Convié au premier café de la tournée dans un petit établissement sis au jardin que les habitants du quartier appellent «Basetta», Ferroukhi est accueilli aux sons de pétards lancés par un groupe de jeunes très enthousiastes. Rompus aux ambiances de fêtes, les jeunes se lancent dans des chants rythmés, traditionnellement footbalistiques, mais retravaillés à la sauce électorale.Cela fait un peu folklore, mais pour celui qui connaît Bab El Oued, cette «démonstration de joie» est un signe «d'adoption», confie un habitant du quartier, non sans relever: «ne fait pas campagne qui veut à Bab El Oued». Entiers et directs, les jeunes n'hésitent pas à dire leurs quatre vérités aux politiques. Mais force est de constater que Ferroukhi est «chez-lui à Bab El Oued», soutiennent de nombreuses personnes, visiblement acquises à la cause du FLN.Cette cause que Ferroukhi entend défendre avec un maximum d'efficacité, il le dit avec les mots que les Algériens comprennent. Face au grand espoir que suscite la candidature de Ferroukhi chez de nombreuses personnes rencontrées lors de la tournée électorale, il y a également la grande détresse de certains qui, en une ou deux phrases ramènent le candidat à une réalité amère où les youyous, les chants et les expressions de joie fondent comme neige au soleil.Confronté à des demandes citoyennes légitimes et pas encore satisfaites, Ferroukhi préconise de réunir tous les élus d'Alger du vieux parti pour prendre en charge autant que faire se peut les doléances des Algérois. «Il nous faut créer une sorte d'instance où l'ensemble de nos élus doit y être pour accélérer le règlement de certains problèmes. Un citoyen qui saisit un élu local pour un problème qu'un député peut gérer, doit être entendu. Ce sera à l'élu de transmettre ses doléances.» Le projet, fort intéressant, a d'ailleurs connu un début de mise en oeuvre à l'issue de cette sortie à Bab El Oued, à travers un rassemblement de l'ensemble des représentants du FLN à Alger.Accueilli au cercle du Mouloudia et au siège d'associations de quartier, Sid Ahmed Ferroukhi a expliqué le fond de sa démarche, celle de faire remonter les préoccupations de la société civile aux autorités, mais également d'en faire un partenaire au quotidien dans le cadre de la confection de lois qui s'imprègnent réellement du vécu des Algériens. On sent, en fait, assez bien, dans le discours du candidat tête de liste FLN à Alger, le souci de ne pas verser dans le populisme, mais une volonté de maintenir un contact permanent avec la population. Sans doute conscient que son travail quel qu'il puisse être ne «sauvera pas» tout le monde, il semble convaincu que son apport est d'abord dans la mise en place d'un cadre de dialogue serein et efficace avec les Algériens.Geste symbolique s'il en est, Ferroukhi s'est dirigé vers un petit commerce qui sert de la «quarantita», un délicieux mets du pauvre. Il y est entré sans s'annoncer se mêlant à une dizaine de consommateurs, amusés de voir un ancien ministre s'intéresser à leur déjeuner de fortune. Mais l'attitude amicale et très naturelle du candidat a fini par surprendre les jeunes, souvent des travailleurs, qui n'ont pas manqué de le saluer. Un bref échange d'amabilités s'ensuivit, dans une ambiance bon enfant.L'enthousiasme qu'il a vu dans les propos d'un ancien de Oued Koriche, bénéficiaire d'un logement social aux Eucalyptus, renforce sa détermination et renseigne sur la présence effective de l'Etat dans le quartier. A Oued Koriche justement, le FLN est véritablement chez lui. Aux commandes de la commune, le parti y respire la santé. Plusieurs permanences sont ouvertes et l'ambiance est à la fête. A l'arrivée de la délégation du candidat, les visages s'animent. Aucune fausse note, le parcours de Ferroukhi est réglé dans ce fief du vieux parti. Les habitants qui semblent apprécier le travail du maire, semblent contents de voir le candidat tête de liste du FLN leur rendre visite.Jusqu'à 14 heures 30, Ferroukhi a fait une plongée dans l'un des plus mythiques quartiers de la capitale et même du pays. Il a été très bien reçu, comme un cousin qui vient voir comment se débrouille la famille. On peut dire sans trop de risques de se tromper que Bab El Oued a réservé un accueil fraternel au candidat du FLN, sans pour autant nourrir trop d'espoir de voir la vie de ses habitants changer en mieux. Ils en ont vu d'autres, sauf que, cette fois, le «cousin» est un homme neuf qui a un vrai projet, destiné à secouer le cocotier, dans la perspective de faire de Bab El Oued, non seulement un bastion du Mouloudia d'Alger, mais aussi celui du FLN. C'est le voeu «secret» d'un grand-père, moudjahid de son état et éternel militant du vieux parti. Il vivait pendant la colonisation à la Casbah. Il a vu naître Bab El Oued l'Algérienne et aimerait tellement que son quartier se réconcilie avec son parti. Il partirait heureux, nous a-t-il dit. Sid Ahmed Ferroukhi saura-t-il exhausser son voeu, même à titre posthume' L'avenir nous le dira.





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