Algérie

Salon international du livre d’Alger, Le livre algérien à l’épreuve de l’exportation


Le salon international du livre d’Alger (Sila) constitue pour les responsables des sociétés de diffusion et de distribution, une occasion pour nouer des contacts avec des maisons d’édition nationales.

Avec comme objectif, établir des rapports de partenariat à l’effet d’exporter le livre algérien. Parmi ces responsables rencontrés sur les lieux, le Libanais Wissam Mansour, responsable de la société El Bouraq Diffusion et Distribution. La société en question est installée à Paris. Elle travaille avec de grandes chaînes de librairies à l’exemple de la Fnac Gibert-Jeune, Gibert Joseph et Virgin. Le responsable d’El Bouraq tente de lier contact avec des maisons d’éditions nationales pour exporter le livre algérien vers la France. A l’entendre, ses tentatives en ce sens se sont avérées jusque-là vaines. Pour quelles raisons ce genre de contacts est difficile à aboutir ? Pourquoi la présence du livre algérien dans les rayons des librairies françaises est insignifiante ? Ainsi, explique Wissam Mansour : « Nous avons pris contact avec plusieurs maisons d’édition algériennes qui ont émis leur souhait de voir dans les rayons des librairies françaises leurs livres. Néanmoins, les rapports de partenariat à cet effet n’ont pas abouti. Et cela, vu les lois financières et bancaires en vigueur en Algérie, lesquelles ne sont pas en harmonie avec les règles qui régissent la diffusion et la distribution en France. » Sachant que le livre est un produit culturel qui doit ainsi « bénéficier d’un traitement de faveur. Il constitue une fenêtre par laquelle le lectorat, français entre autres, accède à l’Algérie. » Comment expliquer l’incohérence des lois financières et bancaires algériennes avec les normes de diffusion et de distribution en vigueur ailleurs ? Il est clair que des rapports de partenariat obéissent à une démarche. « Je contacte un éditeur algérien pour distribuer ses livres en France. Nous nous entendons sur la quantité à exporter. Il établit une facture en conséquence à mon nom. Celle-ci est domiciliée au niveau de la banque. Elle doit être réglée dans un délai précis qui est souvent de courte durée, ce qui est aberrant. » Car, en France, c’est une fois ces livres « arrivés dans nos bureaux que nous nous efforçons de les écouler au niveau des librairies avec qui nous travaillons. Or, les librairies ont le droit de nous renvoyer ces livres s’ils ne sont pas vendus six mois après les avoir reçus. C’est stipulé dans les contrats que nous signons au préalable avec eux. Et c’est dans cet esprit que sont signés les contrats entre tous les professionnels du livre ». « Si le livre est vendu, poursuit le même interlocuteur, est établi un relevé des ventes pour chaque mois que nous transmettons à l’éditeur. D’où le règlement de ce qui été vendu. Et le temps à mettre pour régler l’éditeur dépasse quelquefois les délais accordés par la banque pour honorer la facture domiciliée à son niveau. De ce fait, l’éditeur est frappé de pénalités. Et à cause de ce problème, ìl nous demande de payer cash (au comptant). Sinon, il refuse de nous céder ses livres. Cette pratique ne nous arrange pas. Car, si le livre ne se vend pas, nous subissons de notre côté des pertes. Dans le monde entier, les normes de diffusion et de distribution fonctionnent selon le principe de dépôt-vente. En d’autres termes, m’est dû que ce qui est vendu. Je paie ce que je vends. »




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