Algérie

Saison estivale



Le triste sort de la Corniche Alors que les plages de la Corniche sont pleines, les estivants de l’intérieur du pays qui louaient des appartements et villas sont de plus en plus rares. D’après un agent immobilier, les promesses des baux pour le mois d’août restent insignifiants. La cause majeure de cette de la débandade des familles qui étaient naguère des inconditionnelles de la Corniche est inhérente à l’absence totale des loisirs. Il faut toujours rappeler que la Corniche était la perle de toute l’Algérie. Focus. Les équipements hérités de la période coloniale restent totalement délaissés alors qu’ils constituent un potentiel conséquent pour booster le tourisme. Le cinéma en plein air, «le Neptune», qui appartient au domaine public, sis rue Notre Dame d’Afrique à Bouisseville, demeure abandonné après avoir servi de parc à l’entreprise publique EPICTAT. Après la banqueroute de cette dernière, le Neptune est devenu un cimetière pour voitures. Tous les anciens de la Corniche ont tenu à dire que la Corniche, était un lieu de fêtes et de kermesses interminables. Tout le monde trouvait son goût et sa tempérance. Le florilège d’activités de loisirs embarrassait les familles dans leurs choix de l’après-midi ou de la soirée, de ce spectacle ou de cette activité. Pendant la période coloniale, plusieurs stars de la variété française se sont exercées sur les scènes de la Corniche, «comme le dinosaure Charles Aznavour ou la superbe Dalida», tiennent à témoigner les anciens de la ville. Les soirées variétés et surtout le jazz ont forgé le label d’or de la Corniche. Les rendez-vous de jazz aux casinos de Paradis Plage et au Biarritz étaient les précurseurs de ceux organisés, plus tard, au casino de Canastel. Des «bands» célèbres ont animé les soirées cornichiennes». Tous nos interlocuteurs se souviennent du groupe de variété «les Bantous», ses animations et ses reprises des grands tubes de l’époque, au Biarritz de Paradis Plage. Après l’indépendance, ce climat de fêtes continuera avec le comité des fêtes, présidé par feu Falli Kada, également un ancien président du MCO. Le petit bois qui se situe, désormais, à l’est de l’entrée du INFS, CJS (ex CREPS) faisait office de salle de spectacles de la ville. Les ténors de la chanson marocaine : Abdelhadi Belkhayat, Doukali, Naïma Samih...et la plus coquette de toutes : Bahidja Idriss, qui a vécu une idylle à Aïn El Türck et y a résidé pendant une certaine période, raconte-t-on, étaient conviés toutes les saisons. Les Blaoui, Ahmed Wahbi et compagnie ont été les fils du bled et aussi les chantres de la Corniche. Ils venaient fréquemment et sans invitation. Le Neptune continua à égayer les nuits de Bouisseville. Le Stand Gasquet, sis rue Raphaël Bruno à Bouisseville, où Dalida a animé des soirées merveilleuses avant sa consécration parisienne, continuait à organiser des tournois de boules et à projeter des films, surtout pour les familles arabes récemment indépendantes. Les fêtes foraines et les manèges étaient organisés au niveau du Centre Ville d’Aïn El Türck. Il ne faut surtout pas oublier l’organisation de la compétition internationale de bodybuilding, M. Univers, au Biarritz de Paradis Plage. Le défunt Mostefaï Tahar en était le champion local et international. Le concours Miss la Corniche était également une attraction familiale par excellence. De jeunes estivantes et habitantes concourraient pour le titre de princesse de la saison estivale de 197.., sous le regard de leurs parents enchantés. La pétanque était le sport favori des Cornichiens. Les tournois y étaient organisés partout et pour tout le monde. La triplette algérienne, championne du monde en Suisse en 1964, était composée de Gourab, Sénia et Benrahmoune qui a remplacé le champion Ferrah. Elle faisait des allers et des retours incessants, puisque Trouville et Bouisseville étaient le bastion national de ce sport méditerranéen. Vers la fin des années 70 et le début des années 80, l’avènement de la chanson raï, dans les cabarets, ponctuait une fois encore l’originalité de la Corniche. Khaled était le roi de ces soirées. Le Biarritz était une halte obligée, les vibrations vocalistes de Khaled font «vibrer le lampadaire de la Place Carnot de Paradis plage, situé 20 mètres plus loin», s’amusaient à raconter les anciens du quartier. Alors que Khaled et co cassaient tout, Mami commençait timidement car il était très jeune au Restaurant/Bar «les Pins» de Trouville. L’originalité de cette voix venue de l’intérieur du pays et son étendue désertique tonnait merveilleusement avec le son des ressacs de la Méditerranée. Feu Hasni commençait, comme ses aînés, au Biarritz pour aller chanter des numéros au cabaret «les Dunes». A Cap Falcon, Paradis Plage et à Bousfer Plage, les Meddahates et les cheïkhs de «gasbah» -instrument de musique propre à la musique bédouie algérienne de l’est à l’ouest- donnaient des soirées «gitanes...qui font voguer les noceurs jusqu’aux racines de la douleur», dira un fêtard. La nationalisation de la musique raï, qui était propre à Oran et ses environs, est également une cause de la débandade des estivants. Les grands chanteurs préfèrent se produire dans les cabarets de l’Algérois où le «ticket est meilleur», diront quelques chanteurs. Et puis, il y a eu la décennie noire où la Corniche a connu une affluence estivale démesurée car le climat de sécurité y régnait alors que l’Algérie était en sang. Pendant ces années là, les commerces se sont multipliés. Les investissements touristiques privés de la 1ère Zone d’extension touristique (ZET) commençaient à voir le jour sur la route de Cap Falcon. M. Benachour
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