Algérie

Saignée dans les rangs d'AQMI



La fuite de ces jeunes combattants, depuis le début du mois, hors des camps du Sahara d’Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi) a été annoncée dimanche par des sources militaires et indépendantes, dans le nord du Mali et à Nouakchott. «Les 28 déserteurs sont toujours aux mains de l’armée et n’ont pas encore été transférés à la police pour enquête et décision à prendre à leur encontre», a assuré, hier, une source sécuritaire à Nouakchott. Ils sont en route vers la Mauritanie, selon une source militaire mauritanienne dans le nord du Mali. «Ils ont été endoctrinés», a expliqué par téléphone à l’AFP un officier mauritanien sur le terrain : «On leur a mis dans la tête que mourir, c’est aller au paradis.» Début novembre, des sources militaires avaient déjà annoncé la désertion d’Aqmi de six Mauritaniens, des hommes «très jeunes» parmi lesquels figureraient des adolescents âgés de seulement 14 ans. Le 2 novembre, un adolescent, Ahmed Ould Weiss, avait été présenté comme le premier jeune à avoir fui Aqmi. Il avait fait ensuite une déclaration à la télévision nationale, accusant cette organisation de «faire des choses contraires à l’Islam». Ces désertions interviennent alors qu’Aqmi — qui détient cinq otages français enlevés à la mi-septembre au Nigeria — a récemment lié ses exigences à celles d’Oussama ben Laden. Le chef d’Aqmi, l’Algérien Abdelmalek Droukdel, a exigé notamment que Paris retire ses troupes d’Afghanistan pour élargir ses prisonniers. Pour contrer les agissements de cette organisation, le gouvernement mauritanien a promulgué en juin une loi qui offre aux extrémistes qui se rendent aux autorités «avant leur arrestation» des conditions spéciales pouvant aller jusqu’à leur mise en liberté sous contrôle. Endoctrinement Commentant les récentes désertions, un Malien, impliqué par le passé dans plusieurs médiations pour la libération d’otages européens, a estimé que les jeunes gens rentrent chez eux «parce qu’ils constatent qu’ils ont été mis sur le mauvais chemin. Leur vie dans les camps, c’est le Coran, les corvées,   l’entraînement militaire, la discipline, rien d’autre».
Un membre d’une ONG étrangère travaillant à la frontière entre Mali et Mauritanie va jusqu’à décrire la «technique de fuite» de ces jeunes : «Certains feignent d’être malades ou même mourants et sont abandonnés par Aqmi ; d’autres fuient dès qu’ils s’éloignent des bases pour les corvées d’eau.» Pour susciter ces désertions, l’armée mauritanienne aurait infiltré ou fait infiltrer les camps d’Aqmi, selon des sources sécuritaires. Globalement, l’offensive lancée le 17 septembre par l’armée mauritanienne dans la région malienne de Tombouctou (900 km au nord-est de Bamako) aurait aussi changé la donne. Pour le journaliste Mohamed Fall Ould Oumère du quotidien La Tribune, «la présence militaire mauritanienne dans le nord du Mali et les patrouilles mixtes avec l’armée malienne ont perturbé le trafic, coupé les voies des échanges et  rompu la normalité qui s’offrait à Aqmi parmi les populations locales. Aqmi a dû céder, abandonnant les plus fragiles, et ses dirigeants s’en tiennent désormais à leur propre sécurité».
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