Saïda Les risques professionnels en milieu de soins

Les praticiens spécialistes en médecine du travail ont tenu à célébrer, lundi dernier, la Journée mondiale de la santé et de la prévention. «Une première qui ne sera plus occultée dorénavant», fut-il promis à l'assistance composée de médecins, d'opérateurs publics et privés et du personnel des structures sanitaires, et ce, «en dépit de l'absence des autorités et élus, l'ouïe attentive et salvatrice d'une situation déplorable en milieu de soins», fut-il constaté et regretté. Cinq intervenants ont animé la demi-journée ayant eu pour thème: «ma vie, mon travail en sécurité et la gestion du risque». L'inspecteur du Travail, convié à cette commémoration, débitera la batterie de textes législatifs et réglementaires relatifs à l'hygiène, la sécurité et la médecine du travail insistera sur les obligations et la responsabilité de l'employeur en la matière. «Mais l'administration de contrôle ne peut intervenir dans le domaine relevant de la fonction publique, limitée dans ses prérogatives», devait reconnaître M. Moulay et de rappeler que «l'information et la formation sont les meilleurs remèdes à la prévention des risques en milieu hospitalier, notamment». Les docteurs Zelmat, Belabaci et Rahal développeront, tour à tour, les risques infectieux en milieu de soins «où le soignant se meut dans un milieu à haut risque de contamination et dépourvu de l'élémentaire E.P.I», «le stress qui puise ses ressources des conditions de travail et de l'Etat de santé de l'employé contraint physiquement et agresse mentalement», où encore les accidents d'exposition au sang (AES) que «l'on peut éviter par la précaution mais surtout la mise en place d'une barrière entre le soignant et le sang du soigné», alors que le personnel est exposé aux risques divers de maladies professionnelles et d'accident de travail», soulignera une infirmière de la première heure «avertie des préventions d'hygiène, dès la formation». C'est durant les débats que fut posée la problématique de l'application de la loi car «l'Etat n'applique pas sa propre législation et l'administration, en général, mais hospitalière un particulier, fait fi des obligations préventives en milieu de soins», dira un médecin, rejoint par ses pairs qui déploieront le désintéressement de ceux-là mêmes censés concrétiser les dispositions légales et réglementaires. «Faut-il leur rappeler qu'ils sont sujets, sinon vecteurs de risques pathologiques aggravés en présence de germes, car outre le soignant et le soigné, l'accompagnateur et le visiteur s'exposent aux risques combien multiples en milieu de soins» affirmera un intervenant, clôturant cette rencontre. «Une prise de conscience à propos du danger qui guette le monde ouvrier et l'employé tout comme son employeur, leurré par le semblant d'aise», fut-il noté, et d'expliquer que l'infection nosocomiale «acquise en milieu de soins, peut toucher les voies urinaires, le système sanguin, les plaies opératoires et les voies respiratoires». Le risque professionnel n'est-il pas en fait défini comme étant «la probabilité d'un certain dommage ou astreinte, d'une certaine gravité suite à une certaine exposition à un danger ou une nuisance»? dixit des spécialistes en médecine du travail et pathologie professionnelle.