Algérie

Sahara Occidental Un 4ème round qui n'augure rien de bon


Le quatrième round des pour  parlers entre le Maroc et le Front Polisario, prévu demain, est-il déjà voué à l'échec ? Tout laisse à croire que les deux parties qui vont se rencontrer demain à Manhasset, près de New York, vont se quitter sans se mettre d'accord. Le médiateur de l'Onu, Peter Van Walsum, qui a dirigé les trois rounds de négociations précédents, avouait lors d'une tournée dans la région en février dernier, «ne pas avoir un nouveau plan pour sortir de l'impasse vieux de 33 ans». Dans un entretien à l'APS, à la veille du départ de la délégation sahraouie pour Manhasset, Mhamed Kheddad, l'un des négociateurs du Front Polisario a affirmé que ce conflit est «un problème de décolonisation, ce qui implique une responsabilité des Nations unies vis-à-vis du peuple sahraoui. C'est donc à l'Onu d'assumer cette responsabilité, de rappeler le Maroc à l'ordre, pour qu'il mette fin à ses tergiversations et de lui dire qu'il est temps d'organiser le référendum d'autodétermination». «La finalité des négociations est claire : une solution qui garantit le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, ce qui est mentionné dans le libellé des résolutions 1754 et 1783 adoptées en 2007 par le Conseil de sécurité», a rappelé M. Kheddad. «Ceci passe par la tenue d'un référendum d'autodétermination, dans lequel le peuple du Sahara occidental aura à décider lui-même de son avenir, entre toutes les options possibles : indépendance, intégration au Maroc ou autonomie», a-t-il expliqué. Le négociateur sahraoui a relevé que le projet de règlement du Front Polisario formulé en ces termes inclut de fait la proposition d'autonomie prônée par Rabat qui, lui, rejette tout autre point de vue que le sien, a-t-il déploré, en dénonçant la « position marocaine figée». «Du point de vue du Front Polisario, toutes les propositions doivent être offertes au peuple sahraoui dans une consultation électorale. C'est ça la démocratie», a-t-il affirmé. Le peuple du Sahara occidental «a démontré, durant les trois dernières décennies, qu'il refuse catégoriquement et sans appel toutes les solutions qui ne tiennent pas compte de son point de vue», a-t-il poursuivi. «Il est temps que le point de vue du peuple sahraoui soit écouté et entendu, parce que c'est la seule manière d'aboutir à une solution juste et définitive», a-t-il insisté. Pour sa part, le secrétaire général de l'Onu, M. Ban Ki-Moon, est allé jusqu'à dire, dans son dernier rapport au Conseil de sécurité sur le Sahara occidental, qu'il n'y avait pas eu encore de « réelles négociations» entre les deux parties. Si les trois rounds n'ont pas été concluants, a estimé M. Kheddad, «c'est parce que le Maroc a eu sa propre interprétation tendancieuse et unilatérale des textes des Nations unies, alors que pour l'envoyé personnel de l'Onu, la communauté internationale et le Conseil de sécurité, les textes sont claires : il s'agit de négocier pour aboutir à une solution garantissant le droit à l'autodétermination». Le Maroc «fait perdre à la communauté internationale du temps et des moyens et il est temps de faire imposer le point de vue de la communauté internationale, ce qui implique le respect de la Charte des Nations unies et des résolutions du Conseil de sécurité, c'est-à-dire la tenue d'un référendum d'autodétermination pour le peuple du Sahara occidental dans les meilleurs délais », a ajouté M. Kheddad, selon qui, la délégation sahraouie va insister également pour que les mesures de confiance proposées à la fois par le HCR (Haut-commissariat de l'Onu pour les réfugiés) et l'envoyé personnel du secrétaire général de l'Onu puissent être appliquées, notamment dans le volet du respect des droits de l'homme. Il a aussi mentionné «les voix qui s'élèvent chaque jour des geôles marocaines où se trouvent aujourd'hui une soixantaine de détenus politiques sahraouis, qui suivent une grève de la faim dans des conditions difficiles».
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