Algérie

Sahara occidental Nouvelles manoeuvres Marocaines




Alors que l'Algérie ne cesse de réitérer son attachement à une solution pacifique et juste de la question du Sahara occidental, conformément à la légalité internationale et à la doctrine des Nations unies en matière de décolonisation, le gouvernement marocain s'entête à vouloir l'impliquer directement dans des négociations, qui, conformément aux résolutions onusiennes et au droit international, ne concernent pourtant et clairement que les deux parties en conflit : le Maroc et le Front Polisario. Le comportement du gouvernement de Sa Majesté, visant à faire échouer de nouveau les efforts de la communauté internationale en posant des pré-conditions, s'est traduit par les déclarations, jeudi, des hautes autorités du royaume. Chakib Benmoussa, le ministre marocain de l'Intérieur, a déclaré ouvertement jeudi, en Conseil du gouvernement, que le règlement du conflit du Sahara occidental passe par un «dialogue direct» entre le Maroc et l'Algérie. Selon le ministre marocain, «il est impossible de parvenir à un règlement sans une implication totale de l'Algérie dans le processus de paix». La teneur de cette réunion a été rapportée par le porte-parole du gouvernement, Khalid Naciri, également ministre de la Communication. Abordant l'impasse lors du 4ème round des négociations de Manhasset qui a réuni du 16 au 18 mars, sous l'égide de l'ONU, le Maroc et le Polisario, Benmoussa a indiqué que cette réunion n'a pas permis d'entamer de «véritable négociations» sur le projet marocain d'autonomie, «parce que les autres parties ont procédé à une lecture sélective des textes et résolutions onusiennes et leur ont donné des interprétations étriquées qui servent leurs intérêts». Pourtant et bien avant l'ouverture des négociations, l'Algérie, qui a réitéré ses positions traditionnelles, avait appelé le Maroc et le Front Polisario à négocier de bonne foi et à créer une atmosphère favorable au succès du processus de paix en cours. L'Algérie notait avec satisfaction, la tenue d'un quatrième round de négociations directes entre le royaume du Maroc et le Front Polisario, en application des résolutions 1754 et 1783 du Conseil de sécurité des Nations unies. L'Algérie s'était félicitée, en outre, de la décision des deux parties de poursuivre leurs négociations et de tenir un cinquième round à Manhasset, ainsi que «l'action persévérante» des Nations unies en faveur de la mise en oeuvre des deux résolutions, dont l'objectif est la réalisation d'une solution politique assurant l'autodétermination du peuple du Sahara occidental. Au Maroc, toutes les voix tendant à soutenir le processus visant un règlement juste et équitable du conflit au Sahara occidental sont étouffées. Après les étudiants sahraouis, les correspondants espagnols au Maroc ont dénoncé jeudi dans un communiqué le «harcèlement systématique» dont ils se disent l'objet de la part des autorités marocaines, en particulier sur «tout ce qui touche à la couverture du conflit du Sahara occidental». Selon ces mêmes correspondants, «le gouvernement marocain, par une mesure gravissime et sans précédent contre notre pays, a retiré son accréditation de correspondante à la journaliste de la (radio) Cadena Cope Beatriz Mesa». Cette mesure a été prise selon eux en représailles à la participation de cette journaliste à une conférence d'une association pro-sahraouie le 14 février à Palma-de-Majorque (Espagne), jugée «incompatible avec sa présence à Rabat en tant que correspondante». Hier, un vétéran de la presse marocaine, Khalid Jamaï, a interpellé vivement le roi Mohammed VI sur les verdicts prononcés en son nom dans des affaires de presse, critiquant une justice qui «traîne l'image du pays dans la boue», dans une lettre ouverte au souverain marocain publiée vendredi. Chroniqueur politique du Journal Hebdomadaire, Khalid Jamaï fut membre du comité exécutif du parti Istiqlal et ancien rédacteur en chef de L'Opinion, l'organe francophone de ce parti. Il a rappelé d'anciens procès intentés contre des journalistes qui ont été par la suite «contraints à s'exiler», ainsi que la récente condamnation pour diffamation, le 25 mars, du directeur d'Al Massae, Rachid Ninni, à une amende «qui équivaut à une condamnation à mort» de sa publication.
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