Sadi et Benyounes à Bejaia

Tirs croisés sur fond d’appel à l’union Saïd Sadi du RCD et Amara Benyounes de l’UDR, frères d’hier et même d’aujourd’hui, ont initié hier à Bejaia deux sorties publiques dans le cadre de la campagne électorale officielle. Sur fond d’appel à l’union, que ce soit de la Kabylie ou des Républicains, les deux leaders n’ont pas manqué de se tirer des flèches assassines tout au long de leurs interventions, respectivement, à la cinémathèque pour Amara Benyounes et à la Maison de la culture pour Saïd Sadi. Le seul point commun a été l’appel de pied pour un vote massif qui, comme le dira Saïd Sadi, permettra de réduire grandement une éventuelle fraude. Dans son intervention, le patron du RCD écorchera «ceux qui se disent démocrates et qui bloquent toute initiative dans ce sens», sous-entendant le FFS. A ce propos, il s’interrogera sur l’intérêt de la Kabylie «à ne pas envoyer un groupe parlementaire à l’APN». «Pourquoi éliminer la Kabylie des institutions?» lancera-t-il à ses sympathisants. Il parlera ensuite de l’intégrité et la transparence comme base pour l’union de la région. A ce titre, il propose la constitution de listes communes pour les prochaines élections locales. Sadi estimera aussi que «la corruption n’a jamais atteint le degré qui est aujourd’hui sien», faisant allusion à l’affaire Khalifa, «une corruption née de l’absence de l’Etat» mais qui «entretient le terrorisme». Enfin, optimiste, il dira qu’il y aura du changement au parlement, promettant d’exiger un «audit national de toutes les grandes entreprises économiques du pays, avec la participation de toutes les forces vives». Il a ensuite fustigé ceux qui tentent de semer le désespoir dans les rangs des électeurs en prétendant que les résultats «sont connus d’avance conséquemment à la fraude qui affecterait le scrutin», affirmant que cette manœuvre a pour objectif de «saper le moral des électeurs et les empêcher de se rendre en masse aux urnes pour laisser libre cours à la fraude à grande échelle». Enfin, et afin de «mettre les médias au service de la société», le RCD propose la création d’un «conseil d’éthique de l’audiovisuel». Amara Benyounes plaidera lui pour la poursuite de la construction de l’Alliance républicaine, ne se privant pas de tirer à boulets rouges sur ses anciens camarades du RCD. Amara Benyounes, dont le parti n’est pas agréé, promet de plaider pour l’augmentation des salaires et des pensions des retraités.