Algérie

SABLE DE CONSTRUCTION



Les spéculateurs imposent leur loi Depuis janvier 2004, acquérir du sable de construction relève d?une gageure pour les populations de plusieurs régions du pays. La suspension de l?exploitation des sablières d?Echaât et de la Messida (El Tarf) a excité les appétits de ce que d?aucuns qualifient de la mafia du sable. Elle est à l?origine de la spéculation qui sévit dans le secteur du bâtiment à l?origine de l?arrêt de plusieurs dizaines de chantiers de réalisation de logements pour cause de raréfaction de ce matériau, de la mise au chômage de centaines de travailleurs, du pillage des plages, de la dégradation de milliers de terres agricoles et de multiples atteintes à l?environnement. Courant 2003, sous le prétexte d?un déficit de 2 millions de dinars par rapport à la quantité prévue sur le contrat d?exploitation de la sablière de la Messida, un exploitant a été autorisé à le compenser sans réévaluation à Echaât. Cette affaire qui avait fait un grand bruit dans la région est à l?origine de la décision de suspension. Cette dernière entraînera aussitôt le rush des pillards de plages qui, transformés en spéculateurs, imposeront leur loi sur le marché en multipliant par deux et parfois par trois le prix d?un chargement en fonction du tonnage. Au mois d?avril 2004, informé par des habitants de la cité Sidi Salem, le président de l?APC d?El Bouni (Annaba) alerta la Gendarmerie nationale qui procéda à la saisie de 22 camions chargés de sable de construction et d?un tractopelle. Après quelques jours de mise en veilleuse, le pillage reprendra à une plus grande échelle. Toutes les plages de Annaba à El Tarf et de Skikda à Jijel seront ciblées par les pillards. Après avoir pratiquement mis à plat les sablières de la Messida, Echaât, la plage de Sidi Salem (Annaba), Jeanne d?Arc, Stora et Collo (Skikda), les pilleurs se sont attaqués à la corniche de Jijel, notamment à Beni Ferguène, commune de Oued Z?hor (daïra d?El Milia) où quotidiennement 60 camions sont chargés de sable. Dans cette localité à vocation agropastorale de 2000 habitants, où durant plusieurs années des groupes de sanguinaires avaient sévi, les citoyens ont réagi à cette situation. C?est ainsi qu?après avoir entrepris des démarches, adressé des correspondances au wali de Jijel, au chef de daïra et au président de l?APC d?El Milia et attendu durant plusieurs semaines une quelconque réaction, les citoyens de Beni Ferguène sont passés à l?action. Le 26 juin, ils ont bloqué toutes les routes d?accès à la sablière limitrophe, cause de tous leurs problèmes. Salah Boumezrag, propriétaire terrien, a indiqué : « Cette situation dure depuis des années au vu et au su des autorités. Il s?agit d?un pillage systématique du sable et d?une flagrante atteinte à l?environnement. Au-delà de ces deux aspects, le va-et-vient incessant des engins sur nos terres agricoles ensemencées a entraîné la perte de plusieurs centaines d?hectares. Nous avons à maintes reprises saisi les autorités locales. En l?absence de toute réaction de leur part, les habitants du village ont décidé d?interdire l?accès de la sablière qu?exploite un privé. Ce dernier affirme être en règle sur la base d?un contrat d?exploitation qu?il prétend avoir signé avec la commune. Les habitants sont déterminés à maintenir le blocus tant que ce dossier ne sera pas sérieusement pris en charge par les autorités locales. » Cette situation s?est répercutée sur la marché du sable de construction, notamment à Annaba où le secteur de la construction connaît une relative reprise. Depuis samedi, le prix du camion de 35t a augmenté considérablement. De 2400 DA/chargement, il est passé à 6000 DA. 



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